Kispasse

Wednesday, June 28, 2006

La belle victoire de France Ribéry

Il n'a vraiment pas la gueule de l'emploi, Franck Ribéry. S'il avait été acteur, il n'aurait jamais décroché les rôles de Superman, Batman, ou autres sauveurs du monde. Il aurait eu les rôles de méchant. Peut-être même aurait-il dû se contenter d'un spot pour la sécurité routière, lui qui manqua de perdre la vie dans un accident de voiture et dont le visage reste à jamais marqué. Mais il est devenu footballeur, et sauveur de la France. C'est déjà pas mal...
Il est né un premier avril à Boulogne-sur-Mer. Un poisson d'avril dans la cité des pêcheurs. En transit dans un autre port (Marseille), il semble déjà à quai et au taquet en équipe de France. Le bleu des Bleus est la dynamite de l'équipe. Il transperce les défenses adverses, accélère le jeu, délivre des caviars aux attaquants. Et sauve son équipe, menée à cause d'un penalty ibérique, grâce à un éclair de génie. Génial.
Vieira de la tête prouve ensuite qu'il est vraiment un grand de ce Mondial. Zizou met la cerise sur le gâteau, le vieux ne semble pas décidé à prendre sa retraite tout de suite. Le héros de 98 a en tout cas trouvé en Ribéry un digne successeur. Vas-y Francky, c'est bon...

Wednesday, June 21, 2006

3964, le nombre des champions du monde

Vous pouvez arrêter de vous infliger des Iran-Angola et autres Allemagne-Pologne, on connaît déjà le vainqueur de la Coupe du Monde. Ce sera le Brésil... et l'Allemagne en 2010. La preuve... Lu dans la Voix du Nord aujourd'hui:
"LA « STAT » : 3964. – Un lecteur de Râches, féru de mathématiques, a déjà trouvé les vainqueurs des Coupes du monde 2006 et 2010 !
Dans un courrier, il nous précise que depuis la guerre, l’Argentine a gagné deux fois en 1986 et 1978. La somme de ces deux nombres donne 3964.
L’Allemagne a gagné en 1990 et 1974. Encore un total de 3964.
Le Brésil a gagné en 2002 et 1962. Toujours un total de 3964.
Le Brésil a aussi gagné en 1970 et 1994. Encore 3964 !
Le Brésil qui a gagné en 1958 gagnera donc en 2006. Car 3964 !
Enfin, l’Allemagne, qui a gagné en 1954, gagnera aussi en 2010 parce que... 3964 bien sûr !"

CQFD !

Tuesday, June 20, 2006

Les dix commandements du consom'acteur

1) Le suremballage, tu éviteras (non aux portions individuelles...)
2) Les produits de saison, tu mangeras
3) Les produits locaux, tu préféreras (oui au marché, non au made in China)
4) Les aliments bio et commerce équitable, tu chériras
5) Tes déchets, tu recycleras
6) La vaisselle en plastique et les gobelets jetables, tu éviteras.
7) Le sac cabat, tu adopteras
8) En voiture électrique ou hybride, tu rouleras, et ton vélo, tu utiliseras
9) Des tours du monde en deux semaines ou des week-ends dans une capitale européenne, tu éviteras (longs voyages admis si longue durée)
10) Contre les gaspillages énergétiques, tu lutteras (oui aux lampes basse consommation, non aux télés en veille)

La fête du slip

Bigard met le paquet pour la fête du slipJe souhaite une bonne fête à Jean-Marie Bigard. Aujourd'hui, c'est la fête du slip. C'est Jean-Paul Rousset, un ancien de l'ESJ (la promo avant la mienne) qui l'écrit dans Libé. Voici ce qu'il déclame dans une envolée lyrique: "La vie est une fête. On s'était habitué à célébrer les mères, les pères, les grands-mères, la musique, le pain, tout ça dans un tourbillon plus ou moins commercial, et assurément futile. Mais aujourd'hui, c'est du sérieux. Pour la troisième année consécutive, voici la fête nationale du slip, qui exalte l'expression c'est la fête du slip, synonyme de lâchage total."
En quoi ça consiste au juste? 1000 stickers représentant des slips collés sur les panneaux à travers la France et une opération "action slip" dans la capitale. Il faut s'attendre à tout: lors d'une précédente édition, des étudiants rennais avaient tondu un slip sur une pelouse... Plus d'infos sur le site officiel.
Wade, basketteur-artisteC'est la fête du slip pour Dallas. Les Mavericks rêvaient d'un sweep (une victoire 4-0) contre le Miami Heat après leurs deux victoires initiales. C'était sans compter sur Dwyane Wade. Chaud bouillant, il a inscrit 42 points pour offrir une troisième victoire, après prolongation (101-100), à son équipe et redonner l'avantage à Miami (3-2). Une superbe rencontre, serrée comme un France-Suisse, offensive comme un Allemagne-Costa Rica, inoubliable comme un France-Brésil.
C'est la fête du slip pour les Bleus. Un scoop: on ne sera pas champions du monde! Je m'engage à offrir un slip à tous mes lecteurs si on l'est...
Ville pine cherche slip pour faire la fêteC'est la fête du slip pour Villepin, qui exhorte les Français à encourager les Bleus. Entre losers, ils se comprennent. En tout cas, si le système de Domenech laisse parfois dubitatif, la tactique de Villepin ne trompe personne. Faire diversion...
De mon côté, c'est la fête du sleep. Je me prépare pour la fête de la musique. Et je constate avec amertume en ce jour anniversaire des congés payés (une réforme engagée par le Front Populaire en 1936) que je peux toujours me brosser pour avoir des vacances.

Monday, June 19, 2006

Passe-temps

Titi peut se prendre la tête, les Bleus sont mal barrés. PHOTO AFPMéfiez-vous des titres trompeurs (on appelle ça incitatifs dans le métier): je ne vous parlerai pas de Fort-Boyard aujourd'hui, mais de mon nouveau passe-temps, le ciné (quand c'est gratuit, on ne compte pas). Cela évite de passer son temps devant des matchs de foot improbables tels que Iran-Angola, ou pire encore France-Corée du Sud. Car les Bleus sont vraiment l'une des équipes les moins sexys du Mondial. Ce qui me fait plus rire, c'est de voir comment tout le monde en parle aujourd'hui. Que vous alliez à la conférence de rédaction avec tous les chefs de la Voix du Nord ou au bistrot du coin, le fiasco bleu est dans tous les esprits.
Bref, mieux valait regarder la magnifique victoire du Mans sur Nancy (93-88) en finale du Championnat de France de basket, live from Bercy (et en direct sur France 3). C'était vraiment les 24 heures du Mans ce week-end! Et les risettes du Mans ont dû être fort animées. Bravo aux Manceaux, belle retraite à Cap'tain JD Jackson qui raccroche son maillot après six ans de bons et loyaux services au MSB.
Pour en revenir au sujet du jour, je livre aujourd'hui trois critiques à votre esprit qui ne l'est pas moins.

Quand les irréductibles Gaulois résistent encore et toujours à l'envahisseur néolibéral... PHOTO INYOURASS:-) Les irréductibles: une petite merveille de comédie française signée Renaud Bertrand (le réalisateur de la série Clara Sheller). Drôle, émouvante, et politique sans avoir l'air d'y toucher. On rigole, on se rappelle au bon souvenir du lycée et du bac, et on réfléchit sur la mondialisation néolibérale, la logique du tout-actionnaire, les délocalisations, la reconversion industrielle et la difficulté à retrouver du travail après en avoir perdu... Le tout avec des acteurs de talent (Jacques Gamblin, Kad, Rufus, Anne Brochet).

Quand Chouchou trompe son Loulou. PHOTO INYOURASS:-) On va s'aimer: drôle, mais sans plus. Un film avec des cocus, des quiproquos et un mariage en guise de happy end. Bref, ça sent le vaudeville, et c'est drôle comme un vaudeville. Le petit plus, c'est qu'à la manière d'On connaît la chanson, les acteurs entonnent parfois des refrains connus, ce qui donne un ton au film.

Les frais de bouche, une histoire ancienne... PHOTO INYOURASS:-( Marie-Antoinette: après Virgin Suicides et Lost in translation, Sophia Coppola se troue complètement avec cette histoire de la reine de France. A force de montrer que le système monarchique et la Cour de France étaient futiles, le film le devient également. Certes, on voit que notre roi actuel, Chichi 1er, a de qui tenir avec ses frais de bouche colossaux, mais on le savait déjà. C'est long, ennuyeux. Alors certes, c'est un film d'époque et on voit le château de Versailles et de beaux costumes. Sauf que la coloration L'Oréal de Marie-Antoinette n'est pas très crédible. On appelle ça un anachronisme et il paraît que c'est très tendance (cf Electre de Jean Giraudoux). Moi, ça me laisse dubitatif.
Nul, comme la deuxième mi-temps des Bleus hier. PHOTO INYOURASSDernier reproche et j'arrête là: les road-movies holywoodiens comportent toujours des scènes totalement inutiles où l'on voit le héros se balader en voiture et brûler de l'essence. Attention, ça donne parfois de très bons films, comme Sideways, mais il n'empêche que ces scènes m'horripilent profondément, pour rester poli. Là, comme ça aurait fait un peu désordre de filmer Marie-Antoinette au volant d'une Porsche, on la retrouve trimballée dans son carosse. C'est toujours aussi chiant, mais il faut reconnaître que c'est moins polluant.

Friday, June 16, 2006

Scouts NBA: à la recherche des nouvelles stars!

Quatre scouts NBA avaient traversé l’Atlantique lors du Mondial junior de Douai pour tenter de dénicher des as de la balle orange. Ron Meikle, le scout des Hawks d’Atlanta, observait attentivement ces stars en devenir.
Vous n’avez pas les dons de Michael Jordan, mais vous cherchez un job dans le milieu du basket qui rapporte et qui permette de voyager à travers le vaste monde? Vous êtes fait pour devenir scout NBA. Problème: il n’y en a que 30, un par franchise. Ron Meikle est celui des Hawks d’Atlanta: "La NBA est un monde très fermé. C’est très difficile d’y entrer, que ce soit comme joueur, comme coach ou comme scout. Cette profession a plus de prestige aux Etats-Unis qu’en Europe."
Ancien coach d’université américaine, Ron est scout NBA depuis 19 ans. A son tableau de chasse, il se targue d’avoir recruté cinq All-Stars (basketteurs sélectionnés pour le All-Star Game, qui réunit les 24 meilleurs joueurs de la NBA), dont Gilbert Arenas, l’arrière des Washington Wizards. C’est lui qui a fait venir l’ancien Palois Mickael Pietrus aux Golden State Warriors, il était alors scout pour la franchise californienne: "Nous aimions sa défense. En général, les Européens sont bons en défense." Des Européens de plus en plus recherchés par les franchises NBA, le fossé s’étant réduit entre les deux rives de l’Atlantique. Ce qui n’est pas pour déplaire à Ron, souvent amené à parcourir le monde entier à la recherche des nouvelles stars: "Je voyage plus qu’à mes débuts car il y a aujourd’hui de bons joueurs partout. J’aime bien venir au Final Four de l’Euroligue, il y a une atmosphère particulière. Cette année, je me suis aussi rendu en Australie, en Chine, en Argentine, au Brésil…" Son passage à Douai s’est fait entre une escale floridienne pour un pre-draft camp et une virée à Trévise pour un autre stage de sélection. Dur métier…
Autre avantage de la profession, elle est extrêmement lucrative. Par pudeur et par peur d’éveiller la jalousie chez ses collègues, Ron refuse de décliner son salaire exact: "Je peux juste vous dire qu’il y a six chiffres…" 100000 dollars annuels, cela fait environ 80000 euros, soit 6700 euros par mois. Tout ça pour aller voir des matchs de basket, scruter de jeunes joueurs prometteurs et faire des rapports à remettre aux dirigeants… Ron ne parle que l’Anglais, mais cela ne lui pose pas de problème: "Le basket est une langue universelle!" L’Anglais aussi, dans le milieu du basket en tout cas…
Ses deux journées passées dans le Douaisis ont été largement mises à profit, non pour admirer le beffroi témoin du passé, mais pour voir quelques géants pleins d’avenir. Il a observé de près les bondissants Américains Chase Budinger et Thaddeus Young, le Lituanien Cepukaitis et ses bras de 3m de long, mais aussi les Frenchies Nicolas Batum, Antoine Diot et Ludovic Vaty. Des Bleus qui rêvent de NBA, comme leurs aînés Tony Parker, Johan Petro et Boris Diaw. Enrolé par les Hawks d’Atlanta, ce dernier les a désertés après une saison galère sous les ordres de Mike Woodson: "Phoenix est un système qui convient mieux à Boris. Sa force, c’est de rendre les autres joueurs meilleurs." S’il suit de près la finale NBA, son meilleur souvenir basket remonte à l’époque du maître Jordan: "Il avait assassiné Cleveland, pour qui je travaillais alors, en finale de Conférence est, par un shoot à la dernière seconde." Ron Meikle en fait encore des cauchemars la nuit.

Des films coups de poing

Me cherchez pas en ce moment, sinon vous aurez affaire à mes poings. Moi, l'apôtre de la non-violence, le fan de Gandhi, l'anti-guerre (attention, je n'ai pas dit anti-Guer), je me sens d'humeur à cogner fort. La raison: je me suis avalé en deux jours Hooligans et Million dollar baby, deux films coups de poing...
Hooligans: un superbe film signé Lery Alexander (son premier film... ça promet!) avec Elijah Wood (oui, oui, le Frodon du Seigneur des Anneaux) et Charlie Hunnan qui sont absolument brillants. Le pitch (pour me la jouer à la Ardisson): renvoyé de la prestigieuse université de Harvard pour un délit qu'il n'a pas commis, Matt Buckner part se faire oublier chez sa soeur en Angleterre. Là-bas, il découvre la fièvre qu'engendre le football, et surtout les groupes de supporters qui défendent l'image et la réputation de leur club comme une religion. Le "yankee" entre dans le GSE (Green Street Elite), un club de hooligans ultraviolents de West Ham qui aime à boire de la bière au pub et se frotter aux clubs de hooligans rivaux. C'est super rythmé et vraiment poignant par moment. Du Ken Loache en mieux, mais c'est mon avis personnel.
Million dollar baby: de la bombe de balle, baby! En tant que nouvel abonné à Numéricable, je reçois Canal + gratuitement. J'ai enfin pu voir ce chef-d'oeuvre eastwoodien. Une belle histoire entre un entraîneur de boxe et sa pouline. Mais les histoires d'amour (car ces deux-là s'aiment même s'ils ne sont pas amants) finissent mal en général. Un coup mal placée, la colonne vertébrale en capilotade, une vie brisée... Car oui, il ne faut pas l'oublier: la violence, ça fait mal. C'est mon côté non-violent qui revient à la charge. Je vais peut-être attendre un petit peu avant de m'inscrire au Fight club du coin...

Tuesday, June 13, 2006

Cruciverbie

Lignes : 1. Une candidate au trône
Colonnes : 1. Bleu des Bleus
Je n'ai pas encore fait le reste de la grille, mais c'est un bon début...
Pourquoi cette passion subite pour les mots croisés? C'est la faute d'Yves Calvy. J'ai regardé son émission hier soir consacrée au "phénomène Royal". Les invités, notamment l'excellent Malek Boutih, ont disserté sur la candidate préférée des Français. Où l'on apprend que Ségolène a réussi dans la vie pour prouver à son papa qu'une femme n'est pas cantonnée aux tâches ménagères et domestiques.
J'ai moins aimé le passage où un invité comparait Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy, arguant qu'ils faisaient tous deux la politique différemment, de façon plus proche des Français et en agissant concrètement, sans idéologie fixe. C'est peut-être vrai, mais il n'en reste pas moins que leurs idées et leurs programmes sont fondamentalement différents. A force de dire que la gauche et la droite, c'est bonnet blanc et blanc bonnet, on fait le jeu des extrêmes.
Certes, Ségolène Royal attaque sur le terrain des 35 heures et de la sécurité. Mais concernant les 35 heures, elle ne remet pas en cause le principe, mais les modalités d'application. Comme a dit un invité, on peut faire une critique de droite des 35 heures (ça nuit à la compétitivité) ou une critique de gauche (ça n'a pas bénéficié aux plus fragiles comme ça aurait dû). Concernant la sécurité, il y a un vrai problème dans le pays (même si ce n'est pas le problème number one) et Ségolène ne compte pas laisser le monopole des bonnes idées à Sarko. Elle a bien raison. Une invitée de droite remarquait que Ségolène Royal ne propose rien, mais ne fait que piquer les idées des autres, notamment de son camp. Premièrement, c'est faux. Deuxièmement, c'est une preuve d'intelligence que de dire que tout ce qui vient de la droite (ou de l'autre côté de la Manche) n'est pas forcément à jeter.
Sur ce, allez les Bleus! Un pronostic, Ribéry sera royal ce soir (vous les avez, vos réponses à mes mots croisés!)

Monday, June 12, 2006

Basketteur manqué, mais journaliste Douai

Cherchez l'intrusLe Mondial, tout le monde en parle. Donc moi aussi. Sauf que je ne vous parlerai pas de foot, mais de basket. Douai aussi à son mondial, c'est un tournoi juniors qui oppose quelques-unes des meilleures équipes de la planète basket. J'avais l'énorme privilège d'être l'envoyé spécial de la Voix des Sports sur cet événement international.
Le guignol au premier plan, c'est Antoine Diot, grand espoir de l'INSEPJ'y ai retrouvé mes amis de l'INSEP (Alexis Ajinça, Antoine Diot, Olivier Romain...), je m'en suis fait de nouveaux (Nicolas Batum, espoir du Mans, ou encore Ron Meikle, le scout des Atlanta Hawks) et de nouvelles (les Fanatic Dancers, des pom pom girls belges). Voici le compte-rendu que j'ai écrit pour la Voix des Sports, agrémenté de quelques photos...

Le rêve français capote, le rêve américain dépote
Nicolas Batum, ou la preuve en image que les appareil-photos numériques ne sont pas adaptés pour faire des photos d'actionLa France rêvait d’affronter les Américains en finale du Mondial juniors de Douai. C’était sans compter sur la détermination des Turcs, tombeurs des Bleus en demi-finale.
Pourtant, l’équipe de Richard Billant avait entamé de la meilleure des manières ce match au sommet (32-13 à l’issue du premier quart). "Mais on s’est relâché trop vite, on a sous-estimé notre adversaire et on a pêché en défense", constatait le technicien français.
Avec Alexis Ajinça, très grand espoir (2m13) du basket français qui vient de terminer son cursus à l'INSEP et ne sait pas encore quel club il rejoindra la saison prochaineLes absences d’Alexis Ajinça et Antoine Diot, sorti sur blessure dès les premières minutes, auront été préjudiciables aux Français. Les Turcs revenaient dans la partie (43-41 à la pause). Un mano a mano s’engageait, dont la Turquie sortait finalement vainqueur malgré un excellent Nicolas Batum côté tricolore (18 points). "La France, c’est un peu les États-Unis d’Europe. Cette équipe est très physique, j’en fais mon favori pour les Championnats d’Europe juniors de juillet en Grèce", expliquait le coach turc.
Avec l'excellent Manceau Nicolas Batum qui s'est pris un coup à l'arcade lors de la demi-finale contre la Turquie et n'a donc pas pu jouer la finaleMalgré ces belles paroles, les Bleus se retrouvaient donc à jouer la petite finale face à la Lituanie hier après-midi. L’équipe ne débordait pas de motivation, cela se voyait sur le repli défensif où les Français trottaient au lieu de galoper. Nicolas Batum n’était pas là pour sauver les meubles, il était laissé au repos après avoir été touché à l’arcade la veille. Après un nouveau bon départ (22-10, 8e), les Tricolores cédaient du terrain et laissaient les Lituaniens reprendre confiance (43-44 à la pause).
Avec Olivier Romain, meneur qui quitte l'INSEP pour rejoindre le CSP Limoges où ce petit veinard sera sous les ordres de Fred FortéMalgré une bonne gestion du meneur Olivier Romain, ancien de l’INSEP et futur limougeaud, les Français étaient trop fébriles en fin de match et laissaient de nouveau la victoire s’échapper (81-85).
En finale, les Américains ont mis une mi-temps à prendre le jeu à leur compte et à laisser éclater leur domination physique. Les Turcs faisaient de la résistance (55-48 à la pause) avant de s’écrouler en deuxième période.Avec Chase Budinger, promis à un bel en trois lettres dorées (NBA) Thaddeus Young et Chase Budinger, deux joueurs qui devraient fouler les parquets NBA dans quelques années, faisaient le spectacle. La veille en demi, Budinger s’était fendu de 40 points. Le MVP du tournoi, également vainqueur du concours de dunks, s’est contenté de 22 en finale.
La moisson est totale pour les Américains, puisque Nick Calathes a quant à lui remporté le concours à trois points. Les Ricains ont tout raflé à DouaiChahutés sur la scène internationale, les Américains ont prouvé à Douai qu’ils comptaient conserver le label Dream Team encore quelques années.
Avec les fanatic dancers, des pom pom frites (pardon, des pom pom belges) !Un voleur de pom-pom turcAvec Michel Jean-Baptiste Adolphe, ex-dunkeur fou de Liévin qui vient de signer pour deux ans à Levallois (Pro B)

Saturday, June 10, 2006

Le Mondial en tribune présidentielle

Je publie ci-dessous le bon billet du jour d'Hervé Favre, chroniqueur à la Voix du Nord.

Le coup d’envoi du Mondial était attendu avec impatience par Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Pendant un mois, on parlera un peu moins de l’état du terrain hexagonal. Et si en plus la France gagne… Tenir jusqu’au 9 juin : c’était un peu l’obsession dans les ministères. Car une fois le coup d’envoi donné, les Français ne penseront plus à l’affaire Clearstream, à la vie politique, à ses coups pas francs et ses tacles par-derrière. Pour Jacques Chirac, il est vrai, la Coupe du monde réveille de bien beaux souvenirs. Les observateurs, aujourd’hui si sévères avec lui, n’ont pas oublié la maestria avec laquelle, en 1998, il s’empara du maillot bleu pour rebondir politiquement un an après la dissolution, le plus célèbre des buts contre son camp.
S’il a « naturellement » retenu sa place en tribune présidentielle pour la finale du 9 juillet, le président de la République regardera les matchs de l’équipe de France avec un regard moins passionné.
Huit ans ont passé et Jacques Chirac n’est plus dans l’idée de rebondir mais simplement de redonner un peu de couleurs à la fin de son mandat. À Saint-Etienne, pour France - Chine, on l’a vu frileusement enfoncé dans son siège, pas vraiment prêt à faire la « ola ». Il est vrai que le jeu de l’équipe de France n’avait pas ce soir-là de quoi vous soulever d’enthousiasme.
Dominique de Villepin attend plus fébrilement « une grande fête et une belle performance de l’équipe de France ». Une victoire clouerait le bec à tous les cassandres du « déclin français ». Elle ferait partir la France de bonne humeur en vacances, avant une rentrée sans les orages sociaux de saison. Reste à vérifier les effets d’un succès des « Bleus » sur la cote d’amour du Premier ministre, plus près de Christophe Dugarry que de Franck Ribéry !
En voilà un qui incarne la « rupture » et le désir de rajeunissement des cadres. Chacune de ses apparitions fracassantes souligne cruellement le poids des ans chez les sénateurs qui l’entourent, leur manque d’inspiration et d’audace. Chose incroyable, il court sans cesse vers le but, il dribble, il tire, bref il joue et refuse l’attentisme. Entre le « vieux » Zidane et le jeune Ch’ti, il y a de la passation de pouvoir dans l’air. Un exemple dont les politiques ne manqueront pas de s’emparer si le phénomène Ribéry confirme en Allemagne les énormes espoirs qu’il a soulevés.
À droite, on espère sans doute que la « ribérymania » naissante éclipsera la « ségomania » envahissante.
À gauche aussi, peut-être. Jack Lang s’enflamme pour l’enfant « virtuose » de Boulogne-sur-Mer. Laurent Fabius célèbre déjà « la communion populaire » autour du ballon rond. Martine Aubry programme son magnétoscope. Alors en avouant hier qu’elle ne regarderait le Mondial « que d’un oeil » – l’autre restant sans doute rivé sur les sondages – Ségolène Royal a peut-être fait pour le coup sa première grosse boulette.
Car le foot est de moins en moins une affaire d’hommes. Et assurément une affaire nationale qu’un candidat aux plus hautes fonctions ne saurait se contenter de suivre à moitié !

En transit par Paris

Retour sur mes terres... En ce week-end de l'Ascension, je rentrais dans ma chère Bretagne pour fêter les 25 piges de Matthieu. En transit par Paris, j'ai réalisé un petit reportage-photos de la Gare du Nord à la Gare Montparnasse.
Impassible, imperturbable, concentré sur son objectif. Le costume élégant, le magazine dans la main gauche et un panneau dans la main droite, il attend sur le quai de la gare. Comme des dizaines d'anonymes, il doit retrouver quelqu'un, il a marqué son nom sur un bout de carton. Autour de lui, les voyageurs éclatent de rire. Ca ne le perturbe pas. Moi aussi, je tique en voyant le nom inscrit: Moulbitt. Je vais lui demander:
"C'est un canular? Vous avez perdu un pari?
- Pas du tout, il s'appelle vraiment comme ça. Cela dit, ça se prononce "Moulbi""
Dans la loge de l'artiste... Ingénieur informaticien dans le civil, cet homme explique que c'est un métier de fou et qu'il a besoin de jouer du violon dans le métro pour retrouver de la normalité. La musique adoucit les moeurs... Il relit ses partitions avant le grand show. En guise de backstage, il se tourne vers une poubelle. Les gens passent, prêtant à peine attention à cet individu pourtant atypique.
La fête du livre? Jamais entendu parler... Ce jeune homme a une stratégie bien rodée. Il arrête les voyageurs qui arrivent à la Gare de Montparnasse, leur demande où se trouve la Fnac pour les mettre en confiance. Puis commence son numéro.
"Je distribue des livres, c'est gratuit, c'est à l'occasion de la fête du livre, tenez et tenez!
- Merci, c'est gentil
- Un petit geste serait bienvenu...
- Désolé, j'ai pas un rond, j'ai dû faire opposition sur ma carte et...
- Même pas 5 euros, je vous laisse un livre pour ce prix-là
- Non, rien, nada, que dalle!"
Je repars les mains vides. On ne doit pas avoir la même conception de la gratuité.

Friday, June 09, 2006

Hollande, Allemagne et States

Dois-je te dire merci, MAM, pour ta grande action à la tête de la Défense, et les magnifiques réformes de ton gouvernement? Hier soir face à François Hollande, tu as défendu mordicus (une MAM mordante, ça fait mal aux oreilles) les baisses d'impôts. Tu as expliqué que le célibataire qui gagne 2000 euros par mois est celui qui en profite le plus. Je me suis senti visé. Bien sûr, je ne suis qu'en CDD, mais c'est peu ou proue ce que je gagne. Alors, dois-je te dire merci? Grâce à toi, je paierai 400 euros de moins d'impôt sur le revenu l'année prochaine, en imaginant que je garde le même niveau de salaire.
Oui, mais combien économiseront les patrons du CAC 40? Peut-être moins proportionnellement à leurs revenus, mais beaucoup plus en valeurs absolues. Et puis, faut dire que l'impôt sur le revenu est le SEUL impôt progressif (dont le taux augmente avec le niveau de revenus), donc l'impôt le plus juste qui soit (même s'il serait préférable qu'il ne touche pas que les revenus du travail, mais aussi ceux du capital, comme la CSG). Et puis, si mes impôts servent à financer la recherche, les services publics, des éducateurs dans les prisons, plus de profs en ZEP ou la police de proximité, je suis très fier d'en payer. Bref, MAM, je ne te dis pas merci pour ces baisses d'impôts. Non, tu vaux plus que ça.
Merci d'avoir envoyé les forces de l'ordre calmer les syndicalistes qui bloquaient le port de Nouméa, car y en a marre du droit de grève qu'emmerde tout le monde. Merci d'avoir si bien géré la crise en Côte d'Ivoire. Merci d'avoir fabriqué un deuxième porte-avions, car c'est ce dont la France avait besoin en ce moment.
Si tu permets, je voudrais aussi remercier ton gouvernement au nom des intermittents du spectacle, des jeunes à la recherche de travail et des sans-papiers. Votre action est tellement grandiose!
Moins ironique, merci Arlette Chabot. Pour une fois, on a parlé de programme, de propositions et de sujets de fond dans une émission politique. C'était pourtant mal parti: "Alors, François Hollande, ce n'est pas compliqué d'être à la fois l'arbitre et le compagnon d'une joueuse?" Ah là là, au secours! Mais bien vite, vous vous êtes mis à parler chômage, précarité, formation professionnelle, fiscalité, privatisations, retraites, éducation, droit de vote des étrangers, cannabis, insécurité, mariage gay et homoparentalité... Sur tous ces sujets, le programme du PS avance, et n'est pas très commun, n'en déplaise à Libé. Un seul regret, mais de taille: François Hollande et les socialistes basent toute leur politique économique sur la croissance. Irresponsable quand on sait que, si l'on généralisait le mode de vie des Français à l'échelle de la planète, il faudrait 4 planètes Terre. Non à la consommation, oui à la consom'action!
Pour le reste de l'actu, je vais me la jouer à la France-Soir en faisant le tour du monde en 80 secondes. Quel merveilleux concept, à la hauteur de ce grand quotidien! Paraît qu'ils recrutent en ce moment, selon nos formateurs de l'ESJ... C'est tentant! Faire une interview de 2 pages sur Mariah Carrey ou Britney Spears, et une brève sur le dialogue du Hamas avec le Fatah, ça, c'est de la hiérarchie de l'information. Après avoir défendu France-Soir, je retourne ma veste. Qu'il crève! De toute façon, il est déjà mort!
Allons donc droit aux putes, oups, droit au but! Labsus révélateur, je voulais parler de la Coupe du Monde en Allemagne qui commence aujourd'hui. Oh et puis non, de toute façon, tout le monde ne fait plus que parler de ça, alors je vais m'abstenir. Si ça vous intéresse, y a un dossier qui y est consacré sur lavoixdessports..
Pour faire plaisir à M'Pokora, je vais plutôt terminer en parlant du grand événement sportif du moment. Dallas a battu Miami lors du premier match de la finale NBA (90-80) malgré les 28 points de Dwyane Wade. Je vous en dirais bien plus, mais 80 secondes, c'est court!

Thursday, June 08, 2006

Le tabloïd essaime en province

Je pourrais faire le journaleux blasé. Aujourd'hui, j'ai un article dans Libé. Un de plus. Sauf que, cette fois, je vais être payé. Fini le stagiaire trop heureux de publier quelques lignes dans son canard préféré pour que dalle, voici Lolo le pigiste qui cherche à multiplier ses sources de revenus.
Je publie ici la version initiale de mon papier, qui a été largement retouchée par mon ancien chef. Pour la version définitive du papier, faut aller sur le site de Libé.

Les régionaux changent leur quotidien
Guetta, le roi du dancefloor sur la Grand Place de Lille, merci qui? Merci La Voix du Nord!4 mai 2006, la Grand Place de Lille est envahie par une foule de 12000 jeunes qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de Lille 2004. David Guetta est aux platines, sur une scène géante installée devant le siège de La Voix du Nord. Ce sont les deux quotidiens régionaux qui l'ont invité, pour fêter en grande pompe le passage à la nouvelle formule. "On a choisi le tabloïd pour répondre à une demande des lecteurs, et parce que l'on pense que c'est le format de l'avenir. De plus, cela nous évitait d'avoir à acheter de nouvelles rotatives", indique Jacques Hardouin, directeur général de La Voix du Nord et président de Nord-Eclair. Coût de la soirée Guetta : 70000 euros (sur un budget total de 2,5 millions d'euros pour le passage à la nouvelle formule). Bilan : les ventes au numéro lors de la première semaine ont augmenté de 7,5% pour La Voix du Nord et de 5% pour Nord-Eclair. Les réactions des lecteurs sont positives, même si certains se sont plaint des nouvelles pages hippiques et de la disparition des mots fléchés géants du jeudi !
Le tabloïd est né en Angleterre. Là-bas, ces journaux populaires respectent la règle des 4 S. Du sport, des stars, du sexe (comme sur la célèbre page 3 du Sun) et du sang (des faits divers). Les quotidiens régionaux français suivent cette mode, au niveau de la taille en tout cas : " Dans l'inconscient des gens, un changement de formule passe par une réduction du format ", explique Robert Grosfilley, rédacteur-en-chef exécutif du Midi libre. " Pour nous, la révolution s'est passée en 1997, avec le passage au format berlinois et le changement de l'outil informatique. Cela nous avait coûté 140 millions de francs. En 2005, on a lancé une nouvelle formule avec deux cahiers, mais il s'agissait plus d'évolutions pour montrer qu'on ne s'endormait pas et pour assouplir la pagination."
Les quotidiens régionaux cherchent à augmenter leurs diffusions qui sont en baisse depuis quelques années : " On veut fidéliser les acheteurs occasionnels sans désorienter les fidèles lecteurs ", avance Jean-Pierre Souchon, le rédacteur-en-chef du Dauphiné Libéré dont la mutation s'est étalée, suivant les éditions locales, du 28 février au 3 mai. Pourquoi réduire la taille ? " Dans les transports, les gens donnaient des coups à leurs voisins ! " Le la a été donné par les gratuits. Pourtant, les quotidiens régionaux veulent se distinguer : "Une nouvelle réduction du format, ça voudrait dire qu'on passe au format des gratuits, poursuit Robert Grosfilley. Ce n'est pas souhaitable, on veut conserver des papiers de réflexion. "
Mais dans cette quête de lecteurs, le changement de formule est parfois contreproductif: "A cause de retards de livraison importants, on a perdu des abonnés dans les premiers mois, explique Bruno Pachent de La Dépêche du Midi, qui est passé au format berlinois en octobre 2003. On est en reconquête depuis la mi-2004, surtout dans les zones urbaines." Deux modèles de changement se dégagent. Certains quotidiens régionaux profitent du changement de rotative pour réduire le format et passer à une nouvelle formule. "C'est plus délicat, explique Jean-Marc Williatte du Progrès. Cela entraîne des perturbations dans la livraison du journal et des conflits sociaux avec le Syndicat du livre." Le Progrès de Lyon a fait sa mue sur trois éditions en mai 2004, tandis que deux ont conservé l'ancienne formule. "On a constaté un effet curiosité pendant les dix premiers jours, et les lecteurs étaient plutôt indulgents quant aux soucis techniques. Mais ils n'ont pas compris que, six mois après, tout n'était toujours pas réglé."
D'autres quotidiens, comme le Télégramme de Brest en 2002, ont choisi de diviser leur format par deux, ce qui n'implique pas un changement de rotative. Une réussite pour le petit journal qui résiste encore et toujours à l'omniprésent Ouest-France, premier quotidien français avec une diffusion payée en 2005 de 760000 exemplaires contre 196000 au Télégramme.
A l'autre bout de l'hexagone, Nice-Matin vient de passer au format tabloïd et La Provence prépare sa nouvelle formule pour janvier prochain. "On a choisi de passer au format berlinois car on pense que c'est plus approprié pour la PQR, précise Gilles Dauxerre, directeur de la rédaction de La Provence. Et on pourra imprimer notre gratuit, Marseille Plus, en format demi-berlinois." Marseille à la mode de Berlin et la Voix du Nord qui copie les Anglais, les changements de formule dans la PQR, c'est un peu l'Europe par d'autres moyens.

Tuesday, June 06, 2006

Une merde du 21ème siècle

Ce qui est con avec le cinéma illimité, c'est que ça vous pousse à tout aller voir, même si vous pressentez que ça ne vous plaira pas. Ce qu'il y a de merveilleux avec le cinéma illimité, c'est que quand on tombe sur une grosse merde, on s'en fout, on n'a rien perdu à part un peu de temps, et on peut même se casser avant la fin. Normalement, je devrais être en ce moment même devant la deuxième mi-temps d'un certain Villarreal-Real Madrid... Voici donc la suite de mes trépidantes aventures de cinéphile.

La pub: Moi qui zappe toujours pendant les pubs à la télé, me voilà contraint à regarder des tunnels avant les films. J'ai trouvé une solution avant Reeker. Comme ils laissent un peu de lumière allumée, je lisais ma Voix du Nord du jour. Cela dit, il y a de très bonnes pubs. Comme celle pour la 207 où l'on voit la voiture, pourvoyeuse de plaisirs intenses, s'ébrouer à mesure que deux coccinelles s'ébattent à l'intérieur. Ou encore comme celle pour Total, avec l'écran coupé en deux. En bas, la journée d'un gamin qui se lève, va à l'école et à la piscine, bouquine dans son lit... bref consomme de l'énergie. En haut, des scènes de désert, de plate-forme pétrolière et de champs d'éoliennes... Le tout avec une superbe concordance et une très belle musique: Anything for you. Traduction: n'importe quoi pour vous. C'est vrai qu'avec l'Erika, on s'est rendu compte que Total faisait n'importe quoi pour nous. Le slogan de la pub est très con: "Pour vous, notre énergie est inépuisable." On en reparle dans cinquante ans? Le vrai slogan post-Erika: "Vous ne viendrez plus chez nous, même par hasard."

Reeker: même pas peur. Un film d'horreur très bête qui ne fout même pas les jetons. Il fait plutôt rire qu'autre chose. Du sang, des morts et une musique avec plein de changements de rythme, ça ne suffit pas à faire un bon film d'horreur. Vivement Scary Movie 4! Au moins, eux, ils assument de ne pas faire peur, et ils me font bien délirer.

Zidane, portrait du 21ème siècle: titre très mensonger. En fait, on suit le match Villarreal-Real Madrid du 23 avril dernier au plus près de Zizou. Strictement aucun intérêt, à part la bande-son de Mogwaï qui est sympa. Y a même un pauvre cameraman qui a passé son match à filmer les pieds et les superbes protège-tibias de Zizou. J'ai tenu jusqu'à la mi-temps, avant de me casser. A la sortie, je vois le mec qui m'a vendu le billet. Dialogue.
Moi: "C'est comme ça tout le film?
- Oui, c'est vraiment nul, hein? Ca m'a étonné que vous alliez voir ce film."
La critique est facile, l'art est difficile, me direz-vous. Mettons-nous donc un instant dans la peau du documentariste qui a fait ce film:
"Putain, j'ai besoin de fric, et vite! Avec mon dernier docu sur la reproduction des ornithorynque sur les îles Galapagos, j'ai bouffé la grenouille! Blaireaux de spectateurs, comprennent rien à la vie. On va tenter quelque chose de plus populaire. Disons, un docu sur le mec préféré des Français. C'est Zizou? OK, on va leur montrer du Zizou! On va le filmer pendant tout un match... C'est bon, on a eu les accréditations. Par contre, ce connard accepte simplement de nous donner une interview par mail. Tant pis, on écrira les conneries qu'il nous dira en bas de l'écran, ça fera plus docu d'intellos en plus."
J'ai parfois tendance à m'emmerder devant un match de foot, attendant désespérément un but. Le problème dans ce docu, c'est qu'on ne voit même pas le seul but de la première mi-temps, marqué sur penalty par Villarreal. On devine qu'ils ont marqué en voyant le regard de Zidane et le tireur se faire congratuler derrière lui. "Tu comprends pas, c'est pas le concept. Le match, on s'en fout. Ce qui compte, c'est comment Zizou le vit." Mais si je m'en fous de ça? Je me casse en début de seconde période (après un flash d'infos des nouvelles du monde du 23 avril à la pause, la seule séquence un peu moins soporiphique du film). Je n'en saurais pas plus sur Zizou aujourd'hui. J'espère juste que le documentariste arrivera à combler ses dettes avec mes 5,03 euros. Pourvu qu'il ne récolte pas assez d'argent pour lancer un docu sur le dernier souffle de l'Abbé Pierre ou un concert avec Michel Sardou, les deux personalités préférées des Français après Zizou. Quant à toi, Zizou, j'espère que tu me feras autant rêver pendant la Coupe du Monde que tu m'as emmerdé pendant une heure.

Sibérie pouvait m'être compté

Khodorkovski derrière les barreauxUn an, 365 jours, 8760 heures en taule. Mikhaïl Khodorkovski a pris lourd: le milliardaire russe a été condamné à 9 ans de prison pour détournement fiscal. Il est sous les verrous dans la steppe sibérienne de Krasnokamensk, à la frontière avec la Chine, à des milliers de kilomètres de Moscou et de son épouse. La raison officielle: la surpopulation carcérale. Normal, me direz-vous: avec tous les mafieux et les corrompus qui traînent en Russie... Le problème, c'est qu'il y a aussi des prisonniers politiques, et pas seulement en Tchétchénie. Khodorkovski a été emprisonné au moment même où il s'intéressait de près à la politique. Poutine est un ancien du KGB, il sait y faire pour éloigner les rivaux. Vive la démocratie!

Monday, June 05, 2006

Quand je casse du sucre de Cannes

Trop d'actu tue l'actu. J'ai donc décidé de faire mon festival de Cannes en décalé. Et plutôt qu'une programmation trop intellectualisante réservée à une élite au cerveau ultra-développé, je vais tout voir. Des films d'action comme des comédies françaises, de la science fiction comme des pamphlets politiques. En fait, j'ai acheté une carte d'accès illimité (pas de pub, je ne citerai pas le cinéma qui propose ça). 18 euros par moi, autant de séances que l'on veut. Selon l'ouvreuse qui m'a vendu la carte, les frais fixes pour le cinéma sont de 5,03 euros par personne et par séance. A partir de 4 séances par mois, ce ne serait donc plus rentable pour eux. Comptez sur moi pour pulvériser ce score. Mon abonnement, c'est un peu un moyen de lutte contre les multiplexes en ville, je vais les faire couler en abusant de ma carte. Mais un intervenant de l'ESJ qui a travaillé pour un cinéma nous a expliqué qu'un ticket sur dix environ n'est pas déclaré et va intégralement au cinéma, donc je me fourvoie peut-être dans mon calcul. En tout cas, voilà les films que je suis allé voir (avec mes commentaires très perso).
A voir:
:-) Camping avec Franck Dubosc, Mathilde Seigner, Gérard Lanvin, Claude Brasseur... Une bonne comédie française où l'on se marre franchement. Déconseillé aux étudiants de l'ESJ qui viennent de signer un CDD car ça donne envie de se casser en camping cet été. Quelques phrases cultes:
"C'est la cerise qui fait déborder le vase."
"Chassez le naturiste, il revient au bengalow."
"Si je comprends bien, vous revenez dans ce camping chaque année depuis trente ans. Mais pourquoi vous n'achetez pas une maison?
- Mais parce qu'on serait obligé de revenir. On ne serait plus libre d'aller ailleurs."
Perso, c'est mon petit préféré. Mais il est vrai que j'ai des goûts de beauf.

Non, non, c'est pas Berlusconi, c'est juste un caïman:-) Le Caïman de Nanni Moretti (uno dei piu` grandi registi italiani): un bon film sur l'Italie d'aujourd'hui, qu'ils disaient pour vendre le film. Bon, techniquement, c'est plutôt sur l'Italie d'hier, vu que ça parle du couillon Berlusconi, ses magouilles, son hégémonie, ses emmerdes... Mais c'est vraiment super bien foutu, l'acteur principal (Silvio Orlando) est excellent voire benignissime, et ça fait toujours plaisir d'entendre parler italien.

:-) Dans la peau de Jacques Chirac de Karl Zéro: j'aime bien le Vrai Journal et Karl Zéro va me manquer avant mes Guignols. J'espère qu'il trouvera un autre espace pour s'exprimer. Pourquoi pas le cinéma? En tout cas, cet essai est réussi. Je pensais à peu près tout savoir sur Chirac, son opportunisme politique, ses retournés acrobatiques de veste, ses néologismes abracadabrantesques. Que nenni! Il est encore pire que je croyais. Exemple: même sur le thème de la sécurité routière, il avait en 1980 un discours à l'opposé de la fermeté qu'il prône aujourd'hui. Il défendait alors le pauvre automobiliste traqué par la police, soulignant qu'il s'agissait là d'un secteur industriel très important. On voit aussi Chirac faire du Le Pen dans le texte: "Si vous rajoutez à cela (les étrangers qui font plein de gosses pour toucher des allocs) le bruit et l'odeur, le travailleur français devient fou." Y a aussi quelques perles qui m'ont plu: "En chaque journaliste sommeille un gauchiste." "En chaque juge sommeille un justicier." Vous en voulez encore sur les contradictions de notre cher président (très très cher même, si on s'intéresse à ses frais de bouche)? Supermenteur était contre l'élargissement de l'Europe il y a 30 ans, pour aujourd'hui. Idem pour la dissolution, Chichi a retourné sa veste en moins de deux. Et encore, Karl "impunité" Zéro ne parle pas du quinquennat pour lequel Chichi a prôné tout et son contraire. Chapeau l'artiste (à vous de savoir si je parle de Karl ou bien de Jacques)!

Bof:
Attention, la scientologie rend con:-( Mission impossible 3 avec Tom Cruise. C'est un bon film d'action, avec des courses-poursuites en voitures, des explosions, de l'amour, des acrobaties, des armes de haute technologie, des hélicoptères... Le gentil gagne à la fin. Normal, il est super balèze et hyper équilibré (ça doit être la scientologie qui fait ça). Bref, c'est bien foutu, et les amateurs du genre ne sont pas déçus. Mais ça manque d'un je ne sais quoi qui en ferait un excellent film. Mon conseil: va le voir si t'as la carte illimitée, sinon, ça passera bien assez tôt à la télé.

:-( X-Men l'affrontement final: y a les gentils mutants qui butent les méchants mutants qui veulent détruire les humains. C'est un peu réducteur, mais en gros, c'est ça. Ajoutez à ce scénario béton des effets spéciaux à la pelle, des mortels combats, des gentils qui deviennent méchants (parce que le monde n'est pas aussi manichéen) et vous obtenez une belle merde de taureau holywoodienne (traduction littérale de bullshit). Franchement, n'y allez pas! En même temps, la science fiction, c'est pas trop mon kif à la base. Et c'est quand même moins pourri que la Guerre des Mondes.

Sunday, June 04, 2006

Nadal, Dallas, que dalle pour les Frenchies

Le Maverick Josh Howard face aux Suns James Jones et Boris Diaw
Un petit article que j'ai écrit pour la Voix des Sports de demain:
Dallas impitoyable
Miami-Dallas, le Heat contre les Mavs. En jeu: la bague de champion, le titre NBA 2006, la succession de Spurs décapités dès la demi-finale de Conférence Ouest. Dans le rôle du coupeur de têtes françaises, Dallas et son géant allemand Dirk Nowitzki. Après avoir sorti la Tipi family des play-off, ce sont les Suns de Boris Diaw qui sont passés à la trappe (4-2).
Malgré une ultime prouesse de Boris Diaw (30 points et 11 rebonds), le soleil d'Arizona s'est couché samedi soir (102-93). Avec 24 points et 10 rebonds, la performance de Nowitzki paraît humaine, comparée aux 50 points qu'il a inscrits lors du match précédent.
A l'Est, du nouveau... Le Shaq attaque toujours et le Heat parade. Miami a frappé fort en mettant les Pistons de Detroit hors-jeu. Avec 28 points, 16 rebonds et 5 contres, O'Neal a été le grand artisan de la quatrième victoire de Miami (95-78), vainqueur de la série 4-2.
Après avoir chanté Good-bye California à l'été 2004, le pivot brille sous le soleil de Floride. Associé au virevoltant Dwyane Wade (24 ans), il tentera d'offrir à Miami son premier titre NBA. Pour Dallas aussi, cette finale est une grande première.
La finale commencera jeudi soir à Dallas. Ce sont en effet les Mavericks qui possèdent l'avantage du terrain. En saison régulière, Dallas s'est imposé à deux reprises (103-90 le 25 novembre à Miami, et 112-76 le 9 février à Dallas). Mais la vérité des play-off vient souvent contredire les hiérarchies de la saison régulière.
Un petit article que j'aurais aimé écrire pour la Voix des Sports de demain:
Paul-Henri Mon Dieu !
Super Paulo ! Beau pour vous, solide face aux autres... Paul-Henri Mathieu a été magnifique face à l'invincible machine à gagner Rafaël Nadal. La finale avant l'heure, un duel de mammouths, les rois de la terre face à face. Le Strasbourgeois de 24 ans a joué crânement sa chance, et l'exploit était à portée de raquette. Le score final (5-7, 6-4, 6-4, 6-4) ne reflète pas l'intensité de la rencontre. La durée du match (près de 5 heures, 1h33 pour le premier set!) en rend mieux compte. Des échanges acharnés, avec dix accélérations dans chaque point pour qu'enfin, la balle choisisse son camp. Du haut niveau, du beau tennis, trop de la balle!
Avec Gaël Monfils, de nouveau vainqueur en cinq sets aujourd'hui et baptisé Marathon Man par L'Equipe, le tennis français est au septième ciel. On en oublierait presque la défaite d'Amélie, pour qui les voies de Roland-Garros restent décidément impénétrables.

Saturday, June 03, 2006

Guenneugueskipense

Vive Monfils. Touché par la grâce de Dieu. Monfils avait le Saint-Esprit jeudi soir. J'ai vu son cinquième set face au Belge Norman. Détonnant, virevoltant, éblouissant. Gaël Monfils joue par plaisir et il est communicatif. La rage de vaincre faite homme. De là-haut, Roland-Garros devait être fier de voir un petit jeune exceller sur ses courts. 7-5 au cinquième set, Gaël Monfils est au paradis, mais il va devoir redescendre sur terre (battue) dès aujourd'hui face à l'Américain James Blake. Espérons que ce ne sera pas un jour noir pour Monfils. Gaël, reste au ciel et nous avec. Tu iras loin, Monfils!
Vive le pétrole cher. Je voudrais aussi saluer le travail de Libé (qui titre aujourd'hui "Le jour le plus con" en parlant du lundi chômé (ou pas) de Pentecôte). Lundi, ils ont sorti un supplément intitulé "Vive le pétrole cher". Ils expliquaient pourquoi le pétrole cher est une fatalité et peut être perçu comme une bonne nouvelle. Il va obliger les gouvernants à prendre le problème à bras le corps et à trouver des solutions de substitution. Merci Libé! Cela fait longtemps que je contredis tous mes interlocuteurs qui pestent contre l'augmentation du baril. J'aurai désormais plus de biscuit pour le faire.
Vive le royalisme. Ségolène Royal fait parler d'elle. Pas qu'en bien, beaucoup de gauchos lui reprochent son discours "sécuritaire" dans lequel elle a prôné le rétablissement de stages à encadrement militaire pour les mineurs multi-récidivistes. Pourtant, le problème existe: il y a des mineurs qui font chier la société (je suis bien placé pour le savoir, grâce à mon voleur Kevin). La prison est totalement inefficace pour eux: la preuve, ils recommencent (n'est-ce pas Kevin). Je ne remets pas en cause le travail des éducateurs, ils ne sont simplement pas assez nombreux. Que faire? Laisser Sarko et Le Pen alimenter les peurs, ou prendre le problème à bras le corps. Je pense qu'un stage basé sur le dépaysement (à la montagne), l'obéissance à des règles et le sport peut être une bonne solution pour leur faire rentrer un peu de plomb dans la tête. Je soutiens donc Ségolène sur cette question. Le service militaire n'avait pas que des bons côtés, mais il permettait à tous les jeunes d'une classe d'âge de se mixer socialement, de faire du sport et d'apprendre un peu de civisme. C'est peut-être ce qui manque aux multi-récidivistes. Appelez-moi Sarko si vous voulez, je pense que c'est au contraire en se bouchant les yeux que vous le ferez gagner.

Thursday, June 01, 2006

Petit quatre-heure avec Franck, Pascal, Vikash...

Mon coup de coeur du jour: Franck Ribéry, c'est un avenir bleu écrit en lettres dorées.J'ai vu les Bleus dans mes yeux, aujourd'hui à Bollaert. Je les avais regardé à la télé hier soir contre le Danemark. Un bon Ch'ti match pour se mettre en jambes avant la Coupe du Monde. Bis repetita aujourd'hui pour le "match des coiffeurs" qui opposait une sélection de joueurs UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) à l'équipe bis de Raymond Domenech. Zizou, Lilian et Titi ne jouaient pas, mais il y avait quand même du beau monde et de belles coupes (Cissé, Chimbonda) sur la pelouse lensoise. Cissé, auteur d'un triplé, Wiltord qui s'est contenté d'un doublé, ou encore Trezegoal qui a inscrit le sixième but des Bleus. Ils ont gagné 6-2, mais leurs adversaires ont été loin d'être ridicules. D'ailleurs, c'est la sélection UNFP qui a ouvert la marque. Après le but de Nicolas Gilet, la France semblait rhabillée pour l'été avec un beau gilet. Pas inutile en ce moment, car l'été à Lens, ça veut dire 10° et une pluie battante. Mais Cissé s'est réveillé à temps, sale temps pour ses adversaires. A part ça, j'ai trouvé que Dhorasso était d'une nature très généreuse (il offrait beaucoup de ballons à ses adversaires) et que Ribéry courait très très vite (il est excellent à voir jouer). Paraît que c'est la nouvelle mascotte de l'Equipe de France, j'espère qu'il ne sera pas que le porteur d'eau des Bleus car il mérite mieux, le Ch'ti gars de Boulogne-sur-Mer.
Mon coup de gueule du jour: Chimbonda a joué, mais le DJ du stade n'a même pas passé Chihuahua, la musique reprise par les Guignols à la gloire du défenseur bleu.La belle histoire du match, c'est celle de Stéphane Bar. Une demi-heure avant le match, il était à Béthunes en train de négocier son licenciement avec son patron car sa boîte dépose le bilan. Surprise, il reçoit un coup de fil pour lui demander s'il est disponible pour arbitrer le match des Bleus à 15h. La Fédé avait oublier de prévoir le trio arbitral. Stéphane, qui a 28 ans, officie habituellement en CFA. Il accepte sans hésiter et arrive à Bollaert à 15h pile poil. Il se retrouve à arbitrer Djibril Cissé, Thierry Henry ou encore Jean-Alain Boumsong au lieu de Pascal Camier, Edwin Pindi ou Rudy Guiblesi habituellement (tous trois joueurs de l'US Lesquin en CFA). Son jour de gloire est arrivé. Cerise sur le gâteau: Thuram et Boumsong lui ont offert leur maillot à la fin du match, Grégory Coupet ses gants. Stéphane compte les donner à son frère, gardien de but amateur. J'attends désormais un coup de fil d'Yvan Mainini, le président de la Fédération française de basket, pour aller arbitrer les Championnats du Monde à Tokyo fin août...