Kispasse

Monday, June 23, 2008

Tous en choeur avec la Chorale

Une méga-fête du basket. Bercy, dimanche 15 juin 2008. Roanne-Nancy, finale du championnat de France de basket. Lors des trois dernières finales, c'était toujours le même refrain: "Le basket, c'est un sport qui se joue à 5, et à la fin, c'est Nancy qui perd!" Mais cette fois-ci, on n'a pas mangé de quiches lorraines. C'est mon équipe favorite, la Chorale de Roanne, qui s'est fait bouffer 84-53. Rappelons, pour ceux que la balle orange n'émoustille pas plus que ça, que Roanne a été champion de France la saison dernière avec le plus petit budget du championnat. Un exploit énorme! Cette fois-ci, je suis venu, j'ai vu et j'ai été vaincu. Outre le titre de champion, Roanne voit s'envoler le ticket pour participer à l'Euroligue l'année prochaine. C'était quand même un sacré bon moment, partagé avec Pef, un ami roannais, et ses potes, dans une ambiance surchauffée. Avec 14500 personnes, Bercy a fait le plein. Après ça, on a eu droit à la finale de Pro B: Besançon a battu Poitiers. Petit retour en images sur une journée haute en couleurs.
Bercy outside, pas mal...

Bercy inside, impressionnant!

Les fans de la Chorale s'étaient déplacés en nombre

Quatre garçons plein d'avenir

I got it

Roanne forever

Un fan qui ne craint pas la déshydratation

Avec Pef, supporter de la Chorale devant l'éternel

Un petit coup de pom-pom pour relancer votre attention

Un chant de guerre (la Marseillaise) avant la lutte finale

Jacques Monclar & David Cozette: duo chic pour commentaires chocs (sur Canal +... mais que fait le service public???)

Et c'est parti pour le show, et c'est parti, tout le monde est chaud!

Une belle photo, c'est un peu de talent et beaucoup de chance

Marc-Antoine Pellin, meneur de Roanne court sur pattes (1m67) mais grand par le talent

Tony Parker était venu avec sa belle, c'est lui qui a remis le trophée de MVP

La ministre Bachelot s'est fait huer (fait pas bon d'être ministre en ce moment), mais ça ne l'a pas empêché d'embrasser goulûment les basketteurs...

Nancy champion de France après trois finales consécutives perdues... Nan... Si!

Après la finale Pro A, place à la finale Pro B. C'est Besançon qui a dompté Poitiers et gagne donc le deuxième billet pour l'étage supérieur (le premier revenant à Rouen, premier en saison régulière)

Le spectacle est aussi dans les tribunes

Dur métier que celui de journaliste

Encore un coup de pom-pom pour terminer et vous remercier de votre attention jusqu'au bout

Friday, June 13, 2008

N'est stupide que la stupidité

Une petite anecdote sur ma virée au tribunal ce mercredi. Nous étions une dizaine à être convoqués à 9h du matin pour passer devant la CIVI. Nous étions deux justiciables. Pour les autres affaires, c'était les avocats qui s'étaient déplacés. Nous snobant royalement, les avocats discutent entre eux pour savoir dans quel ordre ils vont passer. Je leur fais remarquer que nous autres justiciables ne sommes pas là dans le cadre de notre travail. Pour ma part, j'avais pris ma demi-journée et un magazine, ayant prévu l'attente. Mais l'autre justiciable n'avait pas prévu le coup et était censée aller bosser juste après son audition. Là, les avocats me lâchent un magistral: "C'est l'usage que les avocats passent devant." Je leur réponds: "Quand un usage est débile, je ne vois pas pourquoi continuer à le respecter." Après quelques discussions assez houleuses et inutiles, ne trouvant pas d'accord, je me suis permis de demander à la magistrate à l'intérieur si nous pouvions passer avant les avocats. Elle demande si les avocats sont d'accord. De peur de passer pour des cons, ils acceptent et l'autre justiciable a ainsi pu passer la première. Là, un avocat plus âgé débarque, demande qui est à l'intérieur, s'offusque qu'il s'agisse d'une justiciable, attend la fin de l'audition, entre deux minutes, ressort en clamant "c'est bon, on reprend l'ordre normal des choses" et repart content, sans m'avoir jamais adressé la parole. Bilan: j'ai eu le temps de lire mon magazine en long, en large et en travers. Une avocate a aussi eu le don de m'énerver. Expliquant l'histoire à une collègue, elle ajoute: "Et en plus, on venait de lui faire une consultation gratuite." Tout ça parce qu'on avait discuté de mon affaire deux minutes. Bientôt, les avocats feront payer leur boulangère pour avoir daigné leur adresser la parole.

Wednesday, June 11, 2008

Quand je me prends pour un avocat

C'est un énième épisode dans le feuilleton judiciaire consécutif au vol de ma voiture et diverses affaires. Deux ans après les faits et un an après le jugement de mon voleur, je passais ce matin devant la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions au tribunal de Lille. N'ayant pas pris d'avocat, j'ai plaidé ma cause tout seul. J'en ai un peu rajouté dans le pathos et l'interprétation politique de ce fait divers, mais autant se faire plaisir étant donné que ça me semblait perdu d'avance! Voilà ce que je leur ai lu... La décision, prise le 25 juin, me sera envoyée par courrier.
Monsieur le président de la Commission
d’indemnisation des victimes d’infraction,
Je sais que je ne pars pas dans de bonnes conditions, puisque le directeur du fonds de garantie a rendu un avis défavorable à ma demande d’indemnisation. Je vais tout de même essayer de vous convaincre de la légitimité de ma requête.
Tout d’abord, un bref rappel des faits. Le 27 avril 2006, je rentrais en train de Paris. Vers 0h15, j’ai pris le métro pour regagner mon domicile. Là, un jeune homme se met à discuter avec moi, m’explique qu’il est "en galère" puisqu’il n’a plus d’endroit où dormir, ayant bloqué la porte de l’extérieur alors que ses parents étaient partis en vacances. Il me dit avoir l’intention de dormir chez une amie, sonne plusieurs fois chez elle. Personne ne me répond. Je lui propose alors de venir dormir par terre chez moi, ce qu’il accepte. Le lendemain matin, je constate à mon réveil qu’il a pris la poudre d’escampette avec ma voiture, deux appareils-photos numériques, mon portefeuille et quelques vêtements qui se trouvaient dans ma voiture. Je suis allé porté plainte immédiatement. Je vous transmets avec ces conclusions la copie du procès verbal.
Mon portefeuille a été retrouvé par un voisin au pas de sa porte, ma voiture a également été localisée la nuit suivante, abandonnée et très abimée. J’en ai eu pour 1441, 61 euros de réparations. Mon assureur a refusé de me rembourser cette somme au motif que j’avais été victime d’escroquerie ou d’abus de confiance.
Le voleur a été retrouvé par la police grâce aux empreintes digitales qu’il avait laissées sur un verre de coca que je lui avais servi avant de se coucher.
Il a été condamné par le Tribunal pour enfants de Lille le 13 mars 2007 à me verser la somme de 2633 euros à titre de dommages et intérêts. J’avais fourni tous les justificatifs à la juridiction et je vous en ai également apportés copies.
Il s’avère qu’il s’agissait d’un mineur de 16 ans multirécidiviste, qui a déjà séjourné à plusieurs reprises en prison. Je suis allé rendre visite à ses parents qui m’ont dit qu’ils n’étaient pas solvables et que je n’avais qu’à saisir un huissier, ça ne servirait à rien. Le problème, c’est que pour cela, il me faudrait encore verser 300 euros d’avance pour les frais d’huissier, et que je ne suis pas sûr de récupérer quoi que ce soit.
Devant l’impasse dans laquelle je me retrouvais, j’ai décidé de vous saisir et de réaliser un dossier complet pour vous demander une éventuelle indemnisation. Dedans, j’expliquais que l’argent que vous pourriez me donner pourrait me servir à racheter un appareil-photo, ce qui me serait utile dans ma profession de journaliste. Cela fait deux ans que j’enchaîne les CDD. Je ne peux donc pas dire que je sois dans une situation matérielle grave, même si je reste dans la précarité, n’ayant pas de CDI. Or, je sais qu’il s’agit pour votre juridiction d’une condition d’indemnisation en cas de vol simple. C’est pourquoi je n’ai pas répondu aux courriers du fonds de garantie, ne pouvant prouver que je suis dans cette situation matérielle ou psychologique grave.
Cependant, cet épisode me reste au travers de la gorge. Comme l’a souligné le procureur dans ses réquisitions, le pire dans cette histoire, c’est qu’en voulant faire preuve d’humanité, je me suis retrouvé volé, et que, la prochaine fois, je n’ouvrirais plus ma porte alors qu’il s’agira peut-être réellement d’une personne en grande détresse. Ces comportements poussent à l’individualisme. Si je conçois que des personnes mal intentionnées puissent agir comme tel à titre individuel, ce serait pour moi une grande désillusion que de constater que la justice de mon pays n’a aucun moyen pour que justice soit faite.
J’ai entendu la Garde des Sceaux, dimanche sur Canal +, évoquer, parmi ses trois priorités, la défense des victimes. Vous avez là une belle occasion de venir en aide à une victime, j’espère que vous saurez la saisir même si je ne rentre pas exactement dans les critères définis.
Quand j’étais petit, j’apprenais les fables de La Fontaine à l’école. Il y avait toujours une morale à la fin. Vous avez aujourd’hui le choix pour écrire la fin de cette histoire. La morale sera-t-elle : « N’ouvre pas la porte à ton prochain si tu ne veux pas te faire plumer. » Ou bien : « La raison du plus juste est toujours la meilleure. » A vous de voir si vous voulez que la morale soit sauve.