Kispasse

Thursday, October 12, 2006

Une élection qui dérange

550000, c'est le nombre de voix par lequel Al Gore a devancé George Bush aux élections du 7 novembre 2000. Mais la démocratie américaine est ainsi faite que certains électeurs sont plus égaux que d'autres. Le sort du pays et du monde entier a donc été suspendu au résultat de quelques comtés floridiens et de décisions de justice. Malheureusement pour Al Gore, si la Cour suprême de Floride était à majorité démocrate, sept juges sur neuf de la Cour Suprême au niveau national avaient été nommés par des présidents républicains. Ils ont donc invalidé le recomptage des voix (à cinq contre quatre) et Bush s'est retrouvé à la Maison blanche, dans un fauteuil trop grand pour lui. Le début de la pire présidence qu'ait connu les Etats-Unis avec notamment le retrait du protocole de Kyoto, qui visait justement à réduire les émissions de gaz carbonique. Les Etats-Unis sont le premier pays émetteur de CO2, avec un quart des rejets mondiaux.
Al Gore repart en campagne, pas pour briguer la présidence mais pour alerter les opinions publiques sur les dangers du réchauffement climatique. Avec an unconvenient truth, un film percutant basé sur une conférence dans laquelle il expose clairement la situation actuelle, avec le principe des gaz à effet de serre, la hausse inexorable du taux de CO2 dans l'atmosphère, la fonte engagée des glaciers et les risques qui en découlent, la multiplication des dérèglements climatiques... Il montre aussi comment certains lobbies sont parvenus à faire croire en une controverse scientifique qui n'existe pas. Cette vérité dérange en remettant en question nos modes de vie.
Bref, on a failli avoir un vrai écolo à la Maison blanche. Au lieu de ça, on se retrouve avec un intégriste religieux va-t-en-guerre pantin des lobbies, notamment pétrolier et pharmaceutique. Je suis vert.

Thursday, October 05, 2006

Extinction de voix

Ce week-end, j'ai perdu ma voix. Non pas à force de crier à la Boucherie (si si, ça s'appelle vraiment comme ça!) ou autres dancefloors lillois. En fait, j'ai perdu ma voix au chapitre. Ma vie dans la Voix, c'est fini... Provisoirement, s'entend. Une extinction de voix, ça ne dure jamais bien longtemps. J'espère la retrouver d'ici quelques semaines. En attendant, je me suis amusé à lister quelques bonnes idées pour adapter mes dépenses à mon nouveau standing de chercheur d'emploi.
Le meilleur plan que j'ai trouvé, c'est d'aller arracher quelques OGM du côté de Muret. En espérant que la justice ne soit pas aussi clémente qu'à Bobigny (phrase soufflée par le directeur de communication de Sarko qui veut ainsi mettre la main sur mon blog comme sur tout le reste de la toile). L'idée, c'est donc, à travers ce coup de gueule fidèle à mes convictions profondes, de me faire condamner à la prison de Muret. Là, en plus d'être nourri-blanchi-logé, d'avoir du temps pour lire et faire du sport, je bénéficierais d'un concert privé hebdomadaire de Bertrand Cantat.
Deuxième bonne idée, cela consiste à restreindre mes dépenses de nourriture. Deux possibilités : faire une grève de la faim pour protester, au choix, contre les OGM, contre le réchauffement climatique ou contre les subventions aux exportations dont bénéficient les agriculteurs de l'Union européenne, ce qui plombe les économies des pays du Sud. Ou alors me convertir à l'Islam, c'est le ramadan en ce moment.
Troisième bon plan, prendre tout ce que je peux (arbitrages, piges et jeux concours) en attendant de trouver un employeur. Pour l'instant, c'est la solution que j'ai choisi. Et ça marche plutôt bien. Mercredi, j'étais à la Fnac en train d'écouter le nouveau CD de Renaud quand j'ai reçu le coup de fil à 1000 euros. Une fille du Club de la Presse du Nord Pas-de-Calais m'a gentiment annoncé que j'avais gagné le prix du jeune journaliste en catégorie presse sportive. J'avais proposé un portrait de scout NBA écrit pour La Voix du Nord. A environ 1 euro le signe, c'est l'article le plus cher payé de ma jeune carrière de journaliste.
J'avais déjà eu un appel à 1500 euros il y a un mois. Mais ils m'étaient passé sous le nez. C'étaient des filles qui m'avaient annoncé que j'allais me faire casser la gueule à cause d'une histoire alambiquée, avant de me demander ma radio préférée avec 1500 euros à la clé. Je n'avais pas cité la bonne (il s'agissait soi-disant des sbires de Cauet sur Fun Radio) et je pouvais toujours "me gratter pour les 1500 euros". Sympa, les filles, très très fun. En même temps, pour faire de la pub pour un hamburger, faut pas avoir un sens éthique très développé. Je n'ai toujours pas éclairci le mystère: s'agissait-il vraiment d'un appel radio ou alors d'un canular? Bref, j'attends impatiemment le coup de fil à un million de dollars. Sinon, il sera toujours temps d'aller arracher quelques OGM du côté de Muret.