Le Mondial en tribune présidentielle
Je publie ci-dessous le bon billet du jour d'Hervé Favre, chroniqueur à la Voix du Nord.
Le coup d’envoi du Mondial était attendu avec impatience par Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Pendant un mois, on parlera un peu moins de l’état du terrain hexagonal. Et si en plus la France gagne… Tenir jusqu’au 9 juin : c’était un peu l’obsession dans les ministères. Car une fois le coup d’envoi donné, les Français ne penseront plus à l’affaire Clearstream, à la vie politique, à ses coups pas francs et ses tacles par-derrière. Pour Jacques Chirac, il est vrai, la Coupe du monde réveille de bien beaux souvenirs. Les observateurs, aujourd’hui si sévères avec lui, n’ont pas oublié la maestria avec laquelle, en 1998, il s’empara du maillot bleu pour rebondir politiquement un an après la dissolution, le plus célèbre des buts contre son camp.
S’il a « naturellement » retenu sa place en tribune présidentielle pour la finale du 9 juillet, le président de la République regardera les matchs de l’équipe de France avec un regard moins passionné.
Huit ans ont passé et Jacques Chirac n’est plus dans l’idée de rebondir mais simplement de redonner un peu de couleurs à la fin de son mandat. À Saint-Etienne, pour France - Chine, on l’a vu frileusement enfoncé dans son siège, pas vraiment prêt à faire la « ola ». Il est vrai que le jeu de l’équipe de France n’avait pas ce soir-là de quoi vous soulever d’enthousiasme.
Dominique de Villepin attend plus fébrilement « une grande fête et une belle performance de l’équipe de France ». Une victoire clouerait le bec à tous les cassandres du « déclin français ». Elle ferait partir la France de bonne humeur en vacances, avant une rentrée sans les orages sociaux de saison. Reste à vérifier les effets d’un succès des « Bleus » sur la cote d’amour du Premier ministre, plus près de Christophe Dugarry que de Franck Ribéry !
En voilà un qui incarne la « rupture » et le désir de rajeunissement des cadres. Chacune de ses apparitions fracassantes souligne cruellement le poids des ans chez les sénateurs qui l’entourent, leur manque d’inspiration et d’audace. Chose incroyable, il court sans cesse vers le but, il dribble, il tire, bref il joue et refuse l’attentisme. Entre le « vieux » Zidane et le jeune Ch’ti, il y a de la passation de pouvoir dans l’air. Un exemple dont les politiques ne manqueront pas de s’emparer si le phénomène Ribéry confirme en Allemagne les énormes espoirs qu’il a soulevés.
À droite, on espère sans doute que la « ribérymania » naissante éclipsera la « ségomania » envahissante.
À gauche aussi, peut-être. Jack Lang s’enflamme pour l’enfant « virtuose » de Boulogne-sur-Mer. Laurent Fabius célèbre déjà « la communion populaire » autour du ballon rond. Martine Aubry programme son magnétoscope. Alors en avouant hier qu’elle ne regarderait le Mondial « que d’un oeil » – l’autre restant sans doute rivé sur les sondages – Ségolène Royal a peut-être fait pour le coup sa première grosse boulette.
Car le foot est de moins en moins une affaire d’hommes. Et assurément une affaire nationale qu’un candidat aux plus hautes fonctions ne saurait se contenter de suivre à moitié !
Le coup d’envoi du Mondial était attendu avec impatience par Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Pendant un mois, on parlera un peu moins de l’état du terrain hexagonal. Et si en plus la France gagne… Tenir jusqu’au 9 juin : c’était un peu l’obsession dans les ministères. Car une fois le coup d’envoi donné, les Français ne penseront plus à l’affaire Clearstream, à la vie politique, à ses coups pas francs et ses tacles par-derrière. Pour Jacques Chirac, il est vrai, la Coupe du monde réveille de bien beaux souvenirs. Les observateurs, aujourd’hui si sévères avec lui, n’ont pas oublié la maestria avec laquelle, en 1998, il s’empara du maillot bleu pour rebondir politiquement un an après la dissolution, le plus célèbre des buts contre son camp.
S’il a « naturellement » retenu sa place en tribune présidentielle pour la finale du 9 juillet, le président de la République regardera les matchs de l’équipe de France avec un regard moins passionné.
Huit ans ont passé et Jacques Chirac n’est plus dans l’idée de rebondir mais simplement de redonner un peu de couleurs à la fin de son mandat. À Saint-Etienne, pour France - Chine, on l’a vu frileusement enfoncé dans son siège, pas vraiment prêt à faire la « ola ». Il est vrai que le jeu de l’équipe de France n’avait pas ce soir-là de quoi vous soulever d’enthousiasme.
Dominique de Villepin attend plus fébrilement « une grande fête et une belle performance de l’équipe de France ». Une victoire clouerait le bec à tous les cassandres du « déclin français ». Elle ferait partir la France de bonne humeur en vacances, avant une rentrée sans les orages sociaux de saison. Reste à vérifier les effets d’un succès des « Bleus » sur la cote d’amour du Premier ministre, plus près de Christophe Dugarry que de Franck Ribéry !
En voilà un qui incarne la « rupture » et le désir de rajeunissement des cadres. Chacune de ses apparitions fracassantes souligne cruellement le poids des ans chez les sénateurs qui l’entourent, leur manque d’inspiration et d’audace. Chose incroyable, il court sans cesse vers le but, il dribble, il tire, bref il joue et refuse l’attentisme. Entre le « vieux » Zidane et le jeune Ch’ti, il y a de la passation de pouvoir dans l’air. Un exemple dont les politiques ne manqueront pas de s’emparer si le phénomène Ribéry confirme en Allemagne les énormes espoirs qu’il a soulevés.
À droite, on espère sans doute que la « ribérymania » naissante éclipsera la « ségomania » envahissante.
À gauche aussi, peut-être. Jack Lang s’enflamme pour l’enfant « virtuose » de Boulogne-sur-Mer. Laurent Fabius célèbre déjà « la communion populaire » autour du ballon rond. Martine Aubry programme son magnétoscope. Alors en avouant hier qu’elle ne regarderait le Mondial « que d’un oeil » – l’autre restant sans doute rivé sur les sondages – Ségolène Royal a peut-être fait pour le coup sa première grosse boulette.
Car le foot est de moins en moins une affaire d’hommes. Et assurément une affaire nationale qu’un candidat aux plus hautes fonctions ne saurait se contenter de suivre à moitié !
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