La fin des haricots

Amis dépressifs, ne lisez pas ce message! Une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule. J'arborais un tee-shirt prémonitoire aujourd'hui: "No news is good news". Après le vol de ma voiture et diverses affaires, c'est mon avenir professionnel qui vient de s'assombrir d'un seul coup. Je viens d'apprendre que je n'étais pas retenu pour travailler 3 mois à Libération cet été. Le lobbying intensif auprès de mon chef de stage (Olivier de Costemalle, de la crème de chef) de février n'aura pas suffi. Il était pourtant intervenu en ma faveur auprès de la direction du personnel. Problème: le service médias qu'il dirige, loin de prendre un CDD estival, est en déliquescence. Libé va lancer un cahier hebdomadaire Ecran qui traitera de la télé et d'Internet. Trois des journalistes de la rubrique médias vont y travailler. Comme la spécialiste radio se barre dans le cadre du plan de départ volontaire, mon chef se retrouverait seul à la tête de sa page médias. Du coup, le sujet va être intégré à la rubrique Economie, ce qui n'enchante pas mon ancien chef. Moi non plus, d'ailleurs. C'était l'une de mes pages préférées dans Libé.
Sachant cela, mon chef a essayé, avec mon accord, de me recaser aux sports. Mais, ce qu'il ignorait, c'est qu'il n'y aura pas de renfort dans ce service cet été. Malgré l'actualité extrêmement chargée. En effet, Libé va sous-traiter la Coupe du Monde à des journalistes de So Foot. Résultat: mon rêve s'effondre.
Mon chef m'avait demandé de le tenir au courant. Je l'ai donc appelé pour lui dire que c'était niet. Il était surpris et déçu: "Je pensais pourtant que c'était acquis." Il m'a dit qu'il allait se renseigner dans le bureau d'Antoine de Gaudemar, le directeur de la rédaction, puis me rappeler. Ce qu'il fit immédiatement. Voici donc quelques explications: "La décision a été prise un soir à la va-vite par les chefs des services concernés par l'emploi d'un renfort saisonnier. Ils ont sans doute voulu prendre des étudiants de toutes les écoles. En tout cas, je lui ai dit que, si un nouveau poste se libérait, ce serait bien de penser à toi." En fait, avec le plan de départ volontaire et le jeu de chaises musicales engagé, les CDD étaient un peu le cadet de leurs soucis. Pour ce qui est d'un poste de dernière minute, je n'y compte même pas.
Je vais maintenant explorer d'autres pistes. Ce n'est pas gagné: notre responsable presse écrite en est rendue à étudier les propositions de CDD de 2 mois envoyées par des journaux de presse hebdomadaire régionale. Exactement le type de contrats que je signais avant de rentrer dans cette école, soi-disant la plus prestigieuse de France! En ce qui me concerne, j'ai quand même un dernier espoir. Le mois dernier, le journal Nord-Eclair avait proposé un contrat de 6 mois en sports. Si tant est que cette place est toujours à prendre, elle me conviendrait bien. Ce serait certes moins la frime que Libé, mais la durée et le service sont alléchants. Et je pourrais resigner avec mon équipe de basket. Faut rebondir dans la vie (une note d'espoir pour les dépressifs qui auraient lu ce message malgré ma mise en garde initiale).