Lettre à mon voleur
Cher Jonathan (car oui, tu m'auras certainement coûté cher),
Je me permets de t'écrire ce que je ne pourrai jamais te dire. Tu es parti comme un voleur hier matin. Même pas un au revoir, même pas un merci pour l'hébergement, la politesse n'est pas ta plus grande qualité. En revanche, je te reconnais un certain talent dans la ruse, le mensonge et la discrétion, qualités qui font de toi un bon attrape-couillons.
Je ne te jette pas toute la pierre. Certes, tu as été un beau connard à ainsi abuser d'un type sympa qui acceptait de t'héberger pour te dépanner. Mais je sais aussi parfaitement qu'il y a une situation de grande misère et de précarité derrière cela. Je sens également qu'il y a une famille déstructurée, et tes parents sont sans doute partiellement responsables de la situation actuelle (de ce fait, je n'aurais aucun scrupule s'ils doivent payer pour tes conneries de mineur).
Je regrette tout de même que notre discussion ait ainsi été écourtée par les événements. Je m'étais mis en tête de te faire passer quelques messages. Le premier, mon refrain favori: on n'a qu'une planète, protégeons-la. Tu sembles ne l'avoir que partiellement assimilé. En effet, si tu m'as laissé mon vélo, preuve que tu respectais mon choix (ou peut-être n'était-il pas à ton goût?), tu m'as par ailleurs volé ma voiture. On vient de m'annoncer une bonne nouvelle: elle a été retrouvé à Hellemmes. Deux questions me tarabustent désormais: as-tu piqué mes affaires entreposées à l'intérieur? Combien de kilomètres inutiles as-tu parcouru? Je t'avais pourtant donné le chiffre qui tue: si tous les êtres humains vivaient comme les Français, il nous faudrait environ 4 planètes Terre.
Après la leçon d'écologie, j'avais tenté de te faire un cours d'éducation civique. Tu m'avais dit que tu aurais 18 ans en mars prochain. Je t'avais alors parlé de l'importance du vote et de la démocratie, précisant que tu aurais ce droit merveilleux si tu t'inscrivais sur les listes électorales avant la fin de l'année. Par pudeur probablement, tu avais changé de sujet de conversation, tu semblais plus intéressé par les nouvelles technologies, particulièrement les appareils photos numériques.
Dernière remarque que je tenais à te faire: je te remercie d'être blanc. En effet, combien de personnes m'ont demandé depuis hier ta couleur de peau? Ils ne sont pas racistes, moi non plus. Même un pote rebeu de mon équipe de basket en était persuadé après que je lui ai conté l'histoire. Je n'était pas peu fier de lui décrire ton physique franchouillard. Il y a des cons partout, et de toutes les couleurs.
Malgré ton départ précipité, je n'ai pas trop envie de te revoir, sauf à la barre d'un tribunal. Ne reviens donc pas chez moi, tu ne seras pas le bienvenu.
Adieu
Je me permets de t'écrire ce que je ne pourrai jamais te dire. Tu es parti comme un voleur hier matin. Même pas un au revoir, même pas un merci pour l'hébergement, la politesse n'est pas ta plus grande qualité. En revanche, je te reconnais un certain talent dans la ruse, le mensonge et la discrétion, qualités qui font de toi un bon attrape-couillons.
Je ne te jette pas toute la pierre. Certes, tu as été un beau connard à ainsi abuser d'un type sympa qui acceptait de t'héberger pour te dépanner. Mais je sais aussi parfaitement qu'il y a une situation de grande misère et de précarité derrière cela. Je sens également qu'il y a une famille déstructurée, et tes parents sont sans doute partiellement responsables de la situation actuelle (de ce fait, je n'aurais aucun scrupule s'ils doivent payer pour tes conneries de mineur).
Je regrette tout de même que notre discussion ait ainsi été écourtée par les événements. Je m'étais mis en tête de te faire passer quelques messages. Le premier, mon refrain favori: on n'a qu'une planète, protégeons-la. Tu sembles ne l'avoir que partiellement assimilé. En effet, si tu m'as laissé mon vélo, preuve que tu respectais mon choix (ou peut-être n'était-il pas à ton goût?), tu m'as par ailleurs volé ma voiture. On vient de m'annoncer une bonne nouvelle: elle a été retrouvé à Hellemmes. Deux questions me tarabustent désormais: as-tu piqué mes affaires entreposées à l'intérieur? Combien de kilomètres inutiles as-tu parcouru? Je t'avais pourtant donné le chiffre qui tue: si tous les êtres humains vivaient comme les Français, il nous faudrait environ 4 planètes Terre.
Après la leçon d'écologie, j'avais tenté de te faire un cours d'éducation civique. Tu m'avais dit que tu aurais 18 ans en mars prochain. Je t'avais alors parlé de l'importance du vote et de la démocratie, précisant que tu aurais ce droit merveilleux si tu t'inscrivais sur les listes électorales avant la fin de l'année. Par pudeur probablement, tu avais changé de sujet de conversation, tu semblais plus intéressé par les nouvelles technologies, particulièrement les appareils photos numériques.
Dernière remarque que je tenais à te faire: je te remercie d'être blanc. En effet, combien de personnes m'ont demandé depuis hier ta couleur de peau? Ils ne sont pas racistes, moi non plus. Même un pote rebeu de mon équipe de basket en était persuadé après que je lui ai conté l'histoire. Je n'était pas peu fier de lui décrire ton physique franchouillard. Il y a des cons partout, et de toutes les couleurs.
Malgré ton départ précipité, je n'ai pas trop envie de te revoir, sauf à la barre d'un tribunal. Ne reviens donc pas chez moi, tu ne seras pas le bienvenu.
Adieu
4 Comments:
At 5:53 AM, Anonymous said…
hey le couillon, t'aurais pas mon briquet par hasard?
sinon prends toi un bon coktail aux cristaux d'absinthe.
La frite
At 9:00 AM, Anonymous said…
C'est quoi ton adresse déjà ?
At 9:37 AM, AbsNoise said…
Laurent,
Puisque je ne trouve nulle part sur ton blog ton adresse email, je t'annonce ici que je vais te linker d'Absolut Noise ce week end.
Je suis désormais totalement fan de ton blog. Je viens de me taper tous tes posts des mois d'avril et de mars et je ne crois pas avoir autant ri depuis le 12 mai 1987 (un lundi, je crois).
Cela dit désolé pour ta voiture, etc... et à bientôt !
At 9:42 AM, Anonymous said…
parce qu'en plus tu crois qu'il va pousser la perversion à lire ta morale à deux balles. Le pov, il a déjà dû se taper tes raisos bien politiquement corrects avant de te dépouiller... Respecte un peu les gens qui bossent!
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