Rédacteur du Poing et fier de l'être
Notre mag de fin d'études est sorti. Pas dans les kiosques, car il n'a aucune visée commerciale. Son but: montrer à toutes les rédactions de France notre travail. On a enquêté sur les révoltés d'aujourd'hui. On a repris la maquette du Point, mais on l'a baptisé Le Poing. Il fait débat.
Frédéric Filloux critique sur son blog notre beau bébé. Il nous reproche d'avoir repris une maquette existante au lieu de créer la nôtre. Il fait également diverses remarques sur plusieurs articles. Enfin, il considère que nous avons laissé parler "les nostalgies ringardes de [nos] parents soixante-huitards". Comme plusieurs de mes collègues et amis, j'ai répondu à ces attaques acerbes. Je n'ai pas précisé que mes parents n'ont jamais été soixante-huitards, tellement cette réflexion était bête.
Voilà en revanche ce que j'ai écrit:
"Bonjour,
Je suis un lecteur de 20 minutes, mais j'écris ce message en tant qu'étudiant ayant participé à la rédaction du Poing. J'ai pu écrire sur des sujets qui me tiennent à coeur: la décroissance, les antipubs et l'aide aux sans-papiers à Calais. J'en suis particulièrement fier, ce magazine est pour l'instant le meilleur auquel j'ai collaboré (et je pense qu'il le restera longtemps). Petit message à ceux qui critiquent dans les commentaires: lisez avant de vous forger votre opinion. Frédéric Filloux, puisque vous critiquez notre travail, je me permets de faire la même chose: j'aime beaucoup votre journal, mais je déteste vos billets/chroniques en avant-dernière page. Je ne suis pratiquement jamais d'accord avec vous, et je suis donc content que notre magazine ne vous ait pas plu.
Quant à la question de la maquette, pendant les deux années d'études à l'ESJ, nous créons plusieurs maquettes, ce qui est effectivement formateur. Il est vrai que l'on reprend une maquette existante pour le magazine de fin d'études, mais j'ai trouvé plutôt sympa l'idée de détourner le nom et la maquette du Poing.
Concernant les reproches faits aux écoles de journalisme en général et l'ESJ en particulier, je les trouve souvent exagérés voire infondés. Tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes journalistiques, mais une chose est sûre: on n'est pas formaté. Ici, on apprend surtout des savoirs techniques (comment utiliser une caméra, un nagra, QuarkXPress...) Les conseils concernant le style et l'écriture sont parfois contradictoires, à chacun de se forger sa propre opinion. Et on est aussi sélectionné par rapport à notre capacité à réfléchir, pas à boire bêtement ce qu'on nous dit.
Enfin, je voudrais ajouter que je lis et j'apprécie les gratuits, mais je pense que son émergence n'est pas sans conséquence sur la crise actuelle des journaux payants. Vous dites ne pas avoir les mêmes lecteurs. C'est en partie vrai concernant les étudiants qui, de toute façon, n'achèteraient pas de payants. En revanche, je reste persuadé que beaucoup de jeunes actifs achèteraient Libé s'il n'y avait pas 20 Minutes ni un accès gratuit aux articles sur le site Internet de Libé."
Je publie aussi cette autre réponse qui m'a bien plu.
"Cher Frédéric,
1. Je constate qu'une décennie après t'être fait lourder de Libération, tu as encore des aigreurs qui remontent, comme l'illustre ta brillante saillie sur le cahier emploi. Un conseil: n'oublie pas ton Mopral, sinon c'est l'ulcère.
2. Armé de ton infeffable omniscience, tu serais d'un immense secours à des écoles comme l'ESJ, où tu pourrais distiller ton concentré d'idées neuves, et ta liberté de pensée. Certes, la concurrence est rude, mais tu pourrais en remontrer aux intervenants actuels, ces tocards, tes confrères.
3. Comme tu fais le meilleur journal du monde, surveille bien tes recrutements pour qu'il le reste. Dans la plupart de tes éditions, tu fais travailler (à Lille notamment) des jeunes journalistes de l'ESJ. Alléchés par un mirifique CDI, ou par l'excellence de ton titre, je ne sais. Mais ces pauvres rigolos que tu décris sont-ils à la hauteur de ta ligne éditoriale stratosphérique ?
Bien cordialement,
Monsieur Paul"
Frédéric Filloux critique sur son blog notre beau bébé. Il nous reproche d'avoir repris une maquette existante au lieu de créer la nôtre. Il fait également diverses remarques sur plusieurs articles. Enfin, il considère que nous avons laissé parler "les nostalgies ringardes de [nos] parents soixante-huitards". Comme plusieurs de mes collègues et amis, j'ai répondu à ces attaques acerbes. Je n'ai pas précisé que mes parents n'ont jamais été soixante-huitards, tellement cette réflexion était bête.
Voilà en revanche ce que j'ai écrit:
"Bonjour,
Je suis un lecteur de 20 minutes, mais j'écris ce message en tant qu'étudiant ayant participé à la rédaction du Poing. J'ai pu écrire sur des sujets qui me tiennent à coeur: la décroissance, les antipubs et l'aide aux sans-papiers à Calais. J'en suis particulièrement fier, ce magazine est pour l'instant le meilleur auquel j'ai collaboré (et je pense qu'il le restera longtemps). Petit message à ceux qui critiquent dans les commentaires: lisez avant de vous forger votre opinion. Frédéric Filloux, puisque vous critiquez notre travail, je me permets de faire la même chose: j'aime beaucoup votre journal, mais je déteste vos billets/chroniques en avant-dernière page. Je ne suis pratiquement jamais d'accord avec vous, et je suis donc content que notre magazine ne vous ait pas plu.
Quant à la question de la maquette, pendant les deux années d'études à l'ESJ, nous créons plusieurs maquettes, ce qui est effectivement formateur. Il est vrai que l'on reprend une maquette existante pour le magazine de fin d'études, mais j'ai trouvé plutôt sympa l'idée de détourner le nom et la maquette du Poing.
Concernant les reproches faits aux écoles de journalisme en général et l'ESJ en particulier, je les trouve souvent exagérés voire infondés. Tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes journalistiques, mais une chose est sûre: on n'est pas formaté. Ici, on apprend surtout des savoirs techniques (comment utiliser une caméra, un nagra, QuarkXPress...) Les conseils concernant le style et l'écriture sont parfois contradictoires, à chacun de se forger sa propre opinion. Et on est aussi sélectionné par rapport à notre capacité à réfléchir, pas à boire bêtement ce qu'on nous dit.
Enfin, je voudrais ajouter que je lis et j'apprécie les gratuits, mais je pense que son émergence n'est pas sans conséquence sur la crise actuelle des journaux payants. Vous dites ne pas avoir les mêmes lecteurs. C'est en partie vrai concernant les étudiants qui, de toute façon, n'achèteraient pas de payants. En revanche, je reste persuadé que beaucoup de jeunes actifs achèteraient Libé s'il n'y avait pas 20 Minutes ni un accès gratuit aux articles sur le site Internet de Libé."
Je publie aussi cette autre réponse qui m'a bien plu.
"Cher Frédéric,
1. Je constate qu'une décennie après t'être fait lourder de Libération, tu as encore des aigreurs qui remontent, comme l'illustre ta brillante saillie sur le cahier emploi. Un conseil: n'oublie pas ton Mopral, sinon c'est l'ulcère.
2. Armé de ton infeffable omniscience, tu serais d'un immense secours à des écoles comme l'ESJ, où tu pourrais distiller ton concentré d'idées neuves, et ta liberté de pensée. Certes, la concurrence est rude, mais tu pourrais en remontrer aux intervenants actuels, ces tocards, tes confrères.
3. Comme tu fais le meilleur journal du monde, surveille bien tes recrutements pour qu'il le reste. Dans la plupart de tes éditions, tu fais travailler (à Lille notamment) des jeunes journalistes de l'ESJ. Alléchés par un mirifique CDI, ou par l'excellence de ton titre, je ne sais. Mais ces pauvres rigolos que tu décris sont-ils à la hauteur de ta ligne éditoriale stratosphérique ?
Bien cordialement,
Monsieur Paul"
3 Comments:
At 10:05 AM, Anonymous said…
Monsieur Paul = Eric Maitrot ???
Moi, je pense.
At 10:38 AM, Kispasse said…
Tu crois? Ce serait énorme... Mais si je vais lui poser la question, j'ai peur qu'il me réponde: "Désolé, mais là, j'ai vraiment pas le temps de te répondre. On voit ça plus tard." C'est ce qu'il me dit depuis deux ans environ.
At 7:35 AM, Anonymous said…
pose lui quand même la question, on sait jamais...
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