Un golfe à quinze trous
Qui a dit qu'il pleuvait tout le temps en Bretagne ? La préfecture du Morbihan a décrété aujourd'hui une limitation provisoire de l'usage de l'eau, sécheresse oblige.
De l'eau, l'île d'Arz n'en manque pas. Mais l'eau du golfe est un peu trop salée au goût des habitants, qui sont donc obligés d'importer 28000 mètres cube du continent par an. Beaucoup sont destinés à l'arrosage des fleurs ou des jardins, ce qui a pour conséquence de saler la note payée à la SAUR.
Le maire de l'île, Robert Tanguy, a donc été à la pêche aux idées, et elle a été fructueuse. Il envisage de réhabiliter quinze puits de l'île. Même si l'eau ne serait pas contrôlée, et donc pas potable, cela permettrait aux 260 Ilardais à l'année d'arroser leurs plantes et aux 250000 touristes annuels de se rafraîchir.
"Au début du siècle, les gens venaient au puits pour chercher l'eau et pour discuter. C'était le coeur du village, comme le café aujourd'hui !" Puis des canalisations sous-marines reliant le port de Béluré au continent ont été installées, et les puits ont été bouchés pour des raisons de sécurité. "C'est le bon sens de se servir de ce que nous offre la nature", explique le maire. "En plus du côté nature, cette opération permettra de revaloriser le patrimoine de la commune."
Les Ilardais sont des multi-récidivistes en la matière. Cette réhabilitation des puits constitue une nouvelle étape dans une politique de gestion de l'eau exemplaire. La quasi-totalité des 550 maisons de l'île est reliée au réseau d'assainissement.
Dans les nouveaux lotissements construits, le maire encourage l'installation de douches plutôt que de baignoires : "Un bain, c'est 150 litres d'eau. Une douche, c'est 30 litres, cinq fois moins !" Quant à un bain dans l'eau de mer, ce sont des milliers de litres d'eau, mais réutilisables à l'infini.
Dans la série "la mer vue du ciel" (avec l'aimable autorisation de Yann Arthus-Bertrand)
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