Du bruit dans le Guéhenno
Kinito, Merzhin, les Caméléons... Hier soir, je suis allé à mon deuxième festival de l'été : la Dent creuse à Guéhenno. En tant que journaliste cette fois. Ce qui veut dire : entrée gratuite, accès au backstage (les coulisses pour les puristes de la langue française), possibilité d'interviewer les artistes... Plutôt sympa comme métier. J'en ai bien profité.
J'ai longuement discuté avec Damien et Ludo, bassiste et joueur de bombarde du groupe Merzhin. Les p'tits gars de Landerneau ont plutôt bien tourné depuis leur premier concert à la fête de la musique de Landerneau en 1996. "C'était l'apprentissage de la scène, une découverte totale. Nos plus grands fans étaient nos potes." Ils préparent actuellement leur quatrième album prévu pour janvier prochain. Ils ont fait quatre nouveaux morceaux hier soir, ça s'annonce bien. Ludo délaisse un peu la bombarde pour le saxo et la clarinette.
Pas de Guenneugueskispasse (j'avais ma casquette "Le Télégramme" quand même) mais quelques questions intéressantes sur la concentration des majors, le téléchargement gratuit sur Internet, la Star'Ac et les intermittents. Voilà leur réponse : "On a dû retarder la sortie de notre album à cause de la fusion de notre maison de disques, BMG, avec Sony. Il y a eu beaucoup de licenciements, ça nous a foutu les jetons. Il ne va bientôt plus rester que quelques grands majors, cela veut dire moins de liberté et de diversité, et plus de formatage comme la Star'Ac. C'est pas de la musique, c'est de la production industrielle. Le problème de ce genre d'émissions, c'est qu'elles monopolisent les médias, et ça diminue la visibilité pour les groupes comme le nôtre. Le téléchargement, c'est un vrai problème. Un CD, ça nous demande deux ans de préparation. C'est donc du travail non récompensé. La musique ne peut pas être gratuite. En même temps, le prix du CD est super élevé, il faudrait trouver un juste milieu. Sur la réforme des intermittents, on a manifesté contre. Elle épurait par le bas au lieu de s'attaquer aux abus. La création musicale devenait plus difficile avec le nouveau système. Et quand tous les espaces médiatiques sont occupés par les mêmes, il ne reste plus que la scène et le spectacle vivant. Donc c'est important de préserver ce système."
Un autre groupe avec qui j'ai pas mal tchatché, c'est Kinito. Ils viennent de Fontainebleau, ont à peu près 25 ans et font du bon rock français (à mon goût en tout cas). Leur single "la maison de disques" a cartonné, mais ça vaut vraiment le coup d'aller voir derrière (et sur scène aussi). Ils ont confirmé ce que je pensais : le nom de leur groupe vient du jeu de dés où quand tu perds, tu bois, et quand tu gagnes, tu bois aussi ! "En fait, on s'est demandé quel nom on pourrait prendre. Comme on était en train d'y jouer, quelqu'un a proposé Kinito. Et c'était parti !" Leur plus beau souvenir : "On a fait un concert à Genève devant 10000 personnes. C'était pour la première partie d'Avril Lavigne."
Eux aussi galèrent à cause du téléchargement illégal et courent derrière le statut d'intermittent. Leur deuxième album (qui sortira l'année prochaine) sera primordial : "En France, t'es jamais reconnu dès le premier album." De toutes façons, je ne me fais pas de soucis pour eux : ils sauront rebondir en cas d'échec. J'ai longuement discuté avec Armand, le guitariste fort sympatique du groupe. Ce mec-là pourra toujours se recycler aux Grosses Têtes. C'est hallucinant le nombre de jeux de mots qu'il débite à la minute. C'est plus ou moins réussi, mais ça m'a vraiment fait marrer. D'ailleurs, Armand, si tu lis ces lignes, n'hésite pas à écrire quelques jeux de mots ou à donner de tes nouvelles dans les commentaires.
Hier soir, j'ai signé mon premier autographe. J'étais attablé avec Kinito, et un petit est venu vers nous. Il a fait signer son tee-shirt par tous les membres du groupe, moi y compris. Je lui ai donc marqué : "Vive le Télégramme. LG" Pas sûr qu'il comprenne. Pendant ce temps-là, Armand avait subtilisé mon bloc-notes pour écrire : "Groupe super sympa. Achetez leur album, ils sont cools." Cela vous donne une idée de leur état d'esprit. En résumé, hier soir, Merzhin m'a enchanté (Merzhin = Merlin en breton, je précise pour les cerveaux lents, mais je suis sûr qu'Armand avait compris), et Kinito m'a fait boire (avec modération, cela dit). Et dire que j'étais payé pour être là !
2 Comments:
At 10:24 AM, Anonymous said…
Elle est où ta casquette "Le Télégramme" sur les photos? Tu sais bien que les photos doivent coller aux légendes qui les accompagnent....
At 4:59 PM, Anonymous said…
Trouve moi un peer-to-peer où je peux trouver les albums de kinito, et on reparlera des dégâts que leur cause le piratage...
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