Retour sur terre
Non, je ne parlerai pas dans ce post de Roland-Garros qui remet la terre battue sur le devant de la scène médiatique chaque année à pareille époque. Non, je ne parlerai pas non plus de la sonde américaine qui vient d'atterrir sur Mars et de son retour programmé sur notre planète. Je veux parler d'un sujet bien plus important pour moi: mon retour sur ma terre bretonne ce week-end. Comme dans le film Bienvenu chez les Ch'tis, il s'est mis à dracher (un mot justement ch'timi) dès que j'ai passé le panneau "Bretagne". Mais c'était bien cool de retouver famille, amis, patrie! J'en ai profité pour faire le tour des popotes et papoter avec les potes. Avec au menu des virées à Lorient, Auray et La Trinité-sur-Mer, sur la terre où est né Le Pen (et où, espérons-le, il sera bientôt enterré). On en a profité pour délirer un peu avec Manu, ex-collègue du Télégramme (Tatroigrammes pour les intimes). On parlait des gens interviewés qui se mettent à agiter les bras dès qu'ils nous voient sortir un appareil-photo. Alors, voilà une interview fictive de Manu. Je précise bien sûr, et au cas où votre second degré serait un peu limité, que Manu ne tiendrait jamais de tels propos...
Le Télégramme: Que pensez-vous de la catastrophe en Birmanie qui a fait au moins 134000 morts et disparus?
Manu: Mais tout le monde s'en fout. Ouvrez les yeux, bordel: certes, le festival de Cannes vient de finir, mais Roland-Garros vient de commencer. Vous ne connaissez pas la règle du mort au kilomètre, c'est pourtant essentiel dans votre profession: un mort à un kilomètre de chez moi me touche plus que 1000 morts à 1000 kilomètres. Et je me sens particulièrement à l'aise pour vous le dire ici-même, où naquit Jean-Marie Le Pen, car il ne renierait pas de tels propos.
Le Télégramme: Mais il n'y a pas eu de mort à Roland-Garros...
Manu: Vous êtes du genre tâtillon. Attention, ça risque de vous perdre. Si vous vous montrez aussi impertinent avec le président Sarkozy, je ne donne pas cher de votre avenir dans la profession. Vous ne voulez pas plutôt parler des sujets qui intéressent les Français: Carla, le pouvoir d'achat, la loi sur le tabac...
Le Télégramme: Mais ne regrettez-vous pas que les médias se focalisent sur ces questions pas forcément primordiales (Carla) voire inventées (la soi-disant crise du pouvoir d'achat) et en délaissent d'autres importantes sous prétexte que cela n'intéresserait pas les lecteurs? N'est-ce pas justement le rôle des journalistes de rendre ces sujets intéressants?
Manu: Mais vous êtes totalement à côté de la plaque, mon cher confrère. A quoi bon se casser le cul à aller en Birmanie voir des gens mourir alors qu'on peut se le bronzer pépère sur la Croisette?
Le Télégramme: Mais n'est-ce pas la mission des journalistes d'informer les gens et de leur ouvrir les yeux sur ce qui se passe, d'élargir le champs de vision parfois étroit des citoyens?
Manu: Je crois malheureusement que vous êtes une cause perdue. L'idéalisme est une impasse, le réalisme un sens unique si vous voulez percer dans cette profession.
Le Télégramme: Que pensez-vous de la catastrophe en Birmanie qui a fait au moins 134000 morts et disparus?
Manu: Mais tout le monde s'en fout. Ouvrez les yeux, bordel: certes, le festival de Cannes vient de finir, mais Roland-Garros vient de commencer. Vous ne connaissez pas la règle du mort au kilomètre, c'est pourtant essentiel dans votre profession: un mort à un kilomètre de chez moi me touche plus que 1000 morts à 1000 kilomètres. Et je me sens particulièrement à l'aise pour vous le dire ici-même, où naquit Jean-Marie Le Pen, car il ne renierait pas de tels propos.
Le Télégramme: Mais il n'y a pas eu de mort à Roland-Garros...
Manu: Vous êtes du genre tâtillon. Attention, ça risque de vous perdre. Si vous vous montrez aussi impertinent avec le président Sarkozy, je ne donne pas cher de votre avenir dans la profession. Vous ne voulez pas plutôt parler des sujets qui intéressent les Français: Carla, le pouvoir d'achat, la loi sur le tabac...
Le Télégramme: Mais ne regrettez-vous pas que les médias se focalisent sur ces questions pas forcément primordiales (Carla) voire inventées (la soi-disant crise du pouvoir d'achat) et en délaissent d'autres importantes sous prétexte que cela n'intéresserait pas les lecteurs? N'est-ce pas justement le rôle des journalistes de rendre ces sujets intéressants?
Manu: Mais vous êtes totalement à côté de la plaque, mon cher confrère. A quoi bon se casser le cul à aller en Birmanie voir des gens mourir alors qu'on peut se le bronzer pépère sur la Croisette?
Le Télégramme: Mais n'est-ce pas la mission des journalistes d'informer les gens et de leur ouvrir les yeux sur ce qui se passe, d'élargir le champs de vision parfois étroit des citoyens?
Manu: Je crois malheureusement que vous êtes une cause perdue. L'idéalisme est une impasse, le réalisme un sens unique si vous voulez percer dans cette profession.
1 Comments:
At 11:26 AM, Anonymous said…
J'assume totalement la teneur des mots retranscrits lors cet interview clef.
Mon confrère Laurent Guenneugues a très bien su percer, à travers les non-dits et une expression gestuelle maladroite, et assez peu à gauche, tout le ressentiment refoulé face à ces apéros de fin d'après-midi.
En outre, je trouve que la raie sur le côté droit me va à ravir.
Bon vent l'artiste!
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