Kispasse

Monday, December 17, 2007

Les leçons du professeur Rollin

À 54 ans, François Rollin est incontestablement un grand du rire. Jamais avare de bons mots, il a accepté de répondre à mes questions pour annoncer son passage à Auray.
Pourquoi, dans votre spectacle "Seul", avez-vous choisi d'adapter le grand humoriste québécois Pierre Lagaré?
Parce que j'ai découvert et apprécié son travail. C'est un bonhomme d'une grande intelligence et gentillesse. Au départ, je voulais l'adapter, mais pas le jouer moi-même. J'avais pensé à Patrick Chesnais ou Gérard Darmon, mais ça s'est mal goupillé.
Cela fait un peu moins de deux ans que vous le faites. Comment faites-vous pour éviter la lassitude?
Il y a cette menace, mais elle s'envole quand on fait le travail vraiment avec le public et qu'on ne se met pas en pilote automatique. Chaque soir, c'est comme si c'était la première ou la dernière. C'est comme au cinéma, quand on vous demande de dire 19 fois à la même personne que vous l'aimez. En fait, c'est le métier.
De quoi parle le spectacle?
De thèmes quotidiens comme l'amour, la famille, les vendeurs dans les magasins... Du monde qui nous entoure, avec un regard humoristique.
Parlons de votre parcours atypique. Comment un journaliste au Monde devient-il humoriste?
Ou comment se fait-il qu'un humoriste soit journaliste au Monde? Non en fait, ce ne sont pas deux activités si éloignées, ce n'est pas contradictoire, il faut aimer travailler avec les mots. Dans la presse, à un moment donné, j'avais l'impression d'avoir fait le tour de la question. Quand on a fait trois fois les municipales, ce n'est plus aussi drôle. Je ne sais pas comment les journalistes sportifs font pour s'enflammer pour Marseille-Liverpool alors que c'est le 35e qu'ils voient. Pour l'humour, j'utilise tous les supports pour varier les plaisirs: la radio, la télé, la scène et les livres.
De quoi êtes-vous le plus fier: d'avoir inventé la boîte à coucou de Johnny ou bien d'avoir été membre du groupe de musique Tchouk-Tchouk-Nougâh?
Les deux! C'est comme quand je sauve des mots sur France culture, on me demande souvent mon préféré... Mais un père ne préfère pas l'un de ses enfants! Il y a bien une ou deux apparitions télévisées où j'aurais mieux fait de rester chez moi, mais je ne m'en souviens plus.
Dans quels habits êtes-vous le plus à l'aise: le roi d'Orcanie dans "Kaamelott", le professeur Rollin ou en carnavaleux de Dunkerque d'où vous êtes originaire?
Le roi d'Orcanie, c'est le plus relax. Le tournage, c'est comme les grandes vacances. Alexandre Astier me dirige, je n'ai qu'à me laisser faire. Et puis, "Kaamelott", c'est une troupe de théâtre, ils ont des moeurs très fraternelles et un état d'esprit incroyable. Le carnaval de Dunkerque, je l'ai fait tout petit, mais c'était surtout traumatisant: je me rappelle qu'il y avait beaucoup d'agitation.
Et connaissez-vous bien la Bretagne?
Oui, mais c'est trop grand pour généraliser. J'ai des souvenirs de Paimpol, Saint-Malo, du Cap Sizun... Mon premier spectacle, je l'ai écrit à Port-Navalo, enfermé dans un petit hôtel, c'était un moment intense. La mer est une bonne source d'inspiration.
Que peut-on vous souhaiter pour 2008?
Une bonne santé! Le reste, je m'en occupe.

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