Kispasse

Thursday, October 18, 2007

Si le Grenelle venait à Auray...

On ne se refait pas. Mon premier article publié dans l'édition d'Auray du Télégramme parle d'environnement. L'occasion, en bon lecteur de La Décroissance, de botter le cul de Nicolas Hulot et Al Gore, ces Ecotartuffes en puissance.

Le Grenelle de l'environnement débarque aujourd'hui à Brest. Ce tour des régions constitue la deuxième phase de cet événement. Six groupes de travail ont auparavant rendu des rapports centrés sur l'agriculture, la biodiversité, le climat, la démocratie écologique, l'économie, environnement et santé. Pour Marc Le Grouyellec, Alréen qui a créé sa boîte spécialisée dans l'environnement, le Grenelle est une bonne initiative, mais il attend les résultats pour juger sur pièce: "Il y a urgence. C'est bien que tout le monde ait une réflexion. Mais ça manque de transparence pour le grand public. Et puis, c'est bien de faire un Grenelle français, mais les enjeux sont mondiaux, il faut une concertation globale." S'il se réjouit que les questions écologiques soient ainsi sur le devant de la scène, il dénonce certains comportements chez des stars médiatiques: « Certains paradoxes font frémir: on ne peut pas prêcher la sauvegarde de l'environnement comme Nicolas Hulot et faire 300 heures d'hélicoptère pour une émission télé. Idem pour Al Gore: il fait un film sur l'environnement, puis fait un scandale dans un hôtel à Deauville parce que la climatisation ne marche pas. Sa piscine consomme en énergie l'équivalent de 30 foyers américains. Et on lui décerne le Nobel de la Paix..."

Et l'interview qui va avec...
À l'heure où le Grenelle de l'environnement fait escale à Brest, les questions environnementales sont sur le devant de la scène. Le pays d'Auray compte plusieurs dossiers brûlants. Petit panorama avec Marc Le Grouyellec, fondateur d'Axis Environnement.
Dans le pays d'Auray, les questions environnementales sont-elles suffisamment prises en compte?
Il y a un gros déficit de communication et d'information à ce sujet. Par exemple, il y a une Semaine de l'environnement à Auray, mais on n'a jamais été contacté par la mairie dans ce cadre. Ça ne semble pas être un gros souci pour eux : cela préoccupera plus les générations futures que les actuelles.
Votre coeur de métier, c'est l'assainissement. Comment la situation pourrait-elle être améliorée sur le secteur?
Ici, c'est une question compliquée, car on est en bord de mer, il y a beaucoup de cours d'eau et énormément de maisons secondaires. Dans ces conditions, l'assainissement collectif n'est pas forcément le plus adapté. On a déjà fait beaucoup de chemin depuis la création d'Axis Environnement en 1996. On est parti de zéro pour arriver à une situation bien cadrée. Une charte qualité environnement a été élaborée. C'est un outil de travail important, surtout pour les particuliers qui peuvent accéder au cahier des charges exigé par la loi sur l'eau.
En matière de pollution des sols, quelle est la situation locale?
Ce n'est pas un scoop: il y a en Bretagne un gros problème lié à l'élevage intensif. Et les sols ne sont pas des éponges qu'on essore et qui se nettoient d'une année sur l'autre. Des petits progrès ont été faits, mais il faut des années pour qu'ils soient visibles. Et il en reste encore à accomplir: par exemple, certaines mairies désherbent encore les rues avec des produits chimiques très polluants.
Comment évaluez-vous les risques de l'incinérateur de Plouharnel sur la santé des riverains?
Ce n'est pas à moi de le faire. Simplement, j'ai le sentiment que l'argent injecté dedans n'a pas été bien géré. Aujourd'hui, on est capable de faire des incinérateurs très propres, à condition d'utiliser les moyens à bon escient et d'avoir un minimum de réflexion.
Autre dossier qui a fait couler beaucoup d'encre: l'extraction de sables au large de Gâvres-Quiberon. Quel impact sur l'environnement?
En dehors de l'impact géologique, sur lequel les experts ne sont pas d'accord, trois choses sont sûres. Cela suppose un trafic maritime important sur une zone, l'entrée de la rade de Lorient, qui n'est pas faite pour absorber ça. Cela entraînerait aussi un trafic routier gigantesque en plein tissu urbain. Et une cimenterie, c'est anti-écolo au possible. Nous, on travaille sur l'habitat sain, à base de bois, de biobriques ou encore de fibres naturelles comme le chanvre ou le lin.
Sur le plan des constructions, y a-t-il encore des progrès à faire?
Oui. On voit des maisons orientées est-ouest se construire dans les nouveaux lotissements, ce sont des gouffres d'énergie.
Sur le plan des transports, le vélo et le bus sont-ils bien mis en valeur?
Là encore, il y a un problème de communication et de concertation avec les usagers. On entend tout et son contraire, par exemple que le centre va devenir piéton. À mon avis, cela ferait surtout le bonheur des supermarchés. On n'a pas forcément besoin de plus de pistes cyclables, mais il faudrait au moins faire ralentir la circulation près des points chauds comme les collèges-lycées. Concernant le blocage de l'arrière de l'hôtel de ville, je vois surtout les kilomètres et les émissions de CO2 que ça génère.
Sur le plan énergétique, les énergies renouvelables sont-elles bien exploitées?
Je trouve scandaleux que tous les projets autour du golfe aient avoorté et que des associations dites écolos se battent contre des projets éoliens. Ce sont des fadaises.