Vive la croissance, qu'ils disaient!
Nicolas Sarkozy m'aime. Je suis un alimenteur de croissance, spécialisé dans l'industrie automobile. Bien involontairement, mais le résultat est le même. Petit récapitulatif en trois parties (certains de mes anciens profs de Sciences Po ne seraient pas fiers de moi de voir que j'ose déroger du sacro-saint deux parties - deux sous-parties).
1) Voilà un an de ça, mon voleur me dérobait ma voiture et quelques affaires. Elle était retrouvée le lendemain en piteux état. Confondu par les empreintes digitales qu'il avait laissé sur un verre, il a été condamné depuis par le tribunal pour enfants. Le juge a été ferme avec lui et lucide envers moi: "En gros, vous aviez trouvé un pigeon", lui a-t-il dit. Merci! Résultat: il me doit la modique somme de 2633 euros, mais mon petit doigt me dit que je ne suis pas prêt d'en voir la couleur.
2) Voilà deux mois de ça, je me plantais tout seul dans le décor en rentrant de boîte. Je me suis endormi au volant et seul le fossé gauche est parvenu à me sortir de mon sommeil. Résultat: une nuit en observation sur un brancard à l'hôpital de Lens et une voiture en vrac. Etant donné son ancienneté et les dégâts, ça ne valait pas le coup de la réparer. Résultat: ma 106 Caïd adorée à la casse, et je roule en Saxo immatriculée dans le 59.
3) Voilà 12 heures de ça, je découvrais ma Saxo gentiment garée à l'endroit où je l'avais posée 3 jours avant. Elle démarre, mais refuse obstinément de partir. Je sors et constate qu'on m'a crevé mes quatre pneumatiques. Si je peux rationnellement comprendre qu'on force une voiture pour essayer de chourrer un auto-radio, je trouve vraiment débile ce geste de dégradation purement gratuite qui n'apporte rien à son auteur, sinon l'éphémère plaisir d'avoir été un grand rebelle de la société et d'avoir fait chier le monde, en l'occurence un étranger (peut-être ma plaque en 59 ne lui revenait pas).
Bref, avec toutes ces péripéties, je vais devenir un grand argentier de l'industrie automobile. Cela illustre bien une vérité qui me tient à coeur: toute croissance n'est pas bonne à prendre. Deux exemples extrêmes, toujours dans le secteur automobile. Une nouvelle voiture écolo sort et fait substanciellement augmenter la consommation, alimentant par là-même la croissance? C'est de la croissance positive. Des djeuns brûlent quelques voitures en banlieue, alimentant eux aussi la consommation? C'est de la croissance négative. Ainsi, rien ne sert de courir derrière la croissance, il faut viser le progrès. Problème: ces idées ne sont portées à l'Assemblée nationale que par un député, Yves Cochet. Tous les autres misent sur le cercle vertueux croissance - emploi - consommation pour relancer l'économie. D'où l'intérêt énorme du mensuel La Décroissance, le journal de la joie de vivre. Comme ils disent, abonnez-vous pour sauver la planète!
1) Voilà un an de ça, mon voleur me dérobait ma voiture et quelques affaires. Elle était retrouvée le lendemain en piteux état. Confondu par les empreintes digitales qu'il avait laissé sur un verre, il a été condamné depuis par le tribunal pour enfants. Le juge a été ferme avec lui et lucide envers moi: "En gros, vous aviez trouvé un pigeon", lui a-t-il dit. Merci! Résultat: il me doit la modique somme de 2633 euros, mais mon petit doigt me dit que je ne suis pas prêt d'en voir la couleur.
2) Voilà deux mois de ça, je me plantais tout seul dans le décor en rentrant de boîte. Je me suis endormi au volant et seul le fossé gauche est parvenu à me sortir de mon sommeil. Résultat: une nuit en observation sur un brancard à l'hôpital de Lens et une voiture en vrac. Etant donné son ancienneté et les dégâts, ça ne valait pas le coup de la réparer. Résultat: ma 106 Caïd adorée à la casse, et je roule en Saxo immatriculée dans le 59.
3) Voilà 12 heures de ça, je découvrais ma Saxo gentiment garée à l'endroit où je l'avais posée 3 jours avant. Elle démarre, mais refuse obstinément de partir. Je sors et constate qu'on m'a crevé mes quatre pneumatiques. Si je peux rationnellement comprendre qu'on force une voiture pour essayer de chourrer un auto-radio, je trouve vraiment débile ce geste de dégradation purement gratuite qui n'apporte rien à son auteur, sinon l'éphémère plaisir d'avoir été un grand rebelle de la société et d'avoir fait chier le monde, en l'occurence un étranger (peut-être ma plaque en 59 ne lui revenait pas).
Bref, avec toutes ces péripéties, je vais devenir un grand argentier de l'industrie automobile. Cela illustre bien une vérité qui me tient à coeur: toute croissance n'est pas bonne à prendre. Deux exemples extrêmes, toujours dans le secteur automobile. Une nouvelle voiture écolo sort et fait substanciellement augmenter la consommation, alimentant par là-même la croissance? C'est de la croissance positive. Des djeuns brûlent quelques voitures en banlieue, alimentant eux aussi la consommation? C'est de la croissance négative. Ainsi, rien ne sert de courir derrière la croissance, il faut viser le progrès. Problème: ces idées ne sont portées à l'Assemblée nationale que par un député, Yves Cochet. Tous les autres misent sur le cercle vertueux croissance - emploi - consommation pour relancer l'économie. D'où l'intérêt énorme du mensuel La Décroissance, le journal de la joie de vivre. Comme ils disent, abonnez-vous pour sauver la planète!
1 Comments:
At 12:30 AM, Unknown said…
désolé pour tes 4 pneux plou..Mais il y des jours comme ça. Merci pour ton lien vers le site "journal de la décroissance", bien que keynesien dans l'âme je le trouve plutôt sensé.
Bonne continuation
Schussss
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