Charlélie Couture mène sa barque
À 51 ans, Charlélie Couture n’est plus une découverte, loin de là. L’artiste confirmé et polyvalent se produira samedi soir, aux Arcs à Quéven, devant 1200 personnes, pour marquer les vingt ans de la salle de concert. Interview.
Qu’allez-vous présenter au public quévenois?
Je vais faire une quinzaine de morceaux qui revisitent mes 25 ans de carrière, dont cinq ou six morceaux de mon dernier album, sorti en novembre (New York-Cœur). Par exemple, la Marseillaise revisitée. Et si le public en veut encore, il aura un rappel de cinq morceaux supplémentaires.
Vous êtes content de faire la Fête de la musique en Bretagne?
Ma musique, c’est mon bateau. Moi, je suis un skipper. Les musiciens sont mes marins. Les médias font le vent et la météo. Le public, c’est la mer. Où que j’aille, je m’efforce d’emmener mon bateau très loin. Je suis heureux de retrouver le brouhaha et le tumulte de temps en temps. Au quotidien, je vis dans le silence et la solitude. J’ai deux existences parallèles. Chaque fois que je reviens sur scène, c’est avec l’exaltation du marin qui retrouve la mer et l’incertitude qui fait le goût du voyage.
C’est justement pour être au calme que vous vous êtes installé à New York?
J’y suis parti il y a trois ans avec ma femme et mes deux filles. C’est un exil culturel, pour me reconstruire, pour jouer dans le grand bain, pour me mêler à cette ville d’art qui me fascine. Je n’avais pas d’autre choix pour me faire admettre comme peintre. C’est dur financièrement. Mais je suis un homme libre et indépendant, ça procure une richesse intérieure bien plus importante.
Comment expliquez-vous qu’il ait fallu vous exiler pour être reconnu comme un artiste?
En Europe, j’ai fait 70 expositions, mais je n’accédais pas aux grandes galeries, le monde de l’art me toisait comme quelqu’un venu du show-business. Ce sont deux mondes qui n’ont rien à voir. Dans le show-biz, plus on vend un disque, plus c’est rentable. Dans l’art, plus c’est rare, plus ça a de la valeur. Je suis un peintre qui chante plus que l’inverse, je peins depuis l’âge de 12 ans. Je vis avec une colère froide en moi, contenue, qui ne surgit que sur scène. L’artiste fait partie de la tribu des ultrasensibles pour qui les émotions exacerbées prennent le pas sur la raison. On transforme ça en quelque chose, plutôt que de l’évacuer dans la drogue ou l’alcool.
Que peignez-vous?
Certaines œuvres sont visibles sur mon site Internet (www.charlelie.com). C’est du néo-constructivisme. Les Américains parlent d’abstraction narrative. C’est basé sur l’idée que le monde est en reconstruction. Après avoir défini la planète, on entre dans une ère nouvelle où prime la relation avec notre environnement.
Qu’avez-vous pensé des campagnes électorales en France?
C’est très bien que les gens aient manifesté clairement leurs opinions. Les sondages nous ont encore trimbalés, cette fois en mettant Le Pen au-dessus de ce qu’il était. Et c’est très bien d’être sorti de 12 ans d’une présidence sans éthique. J’en parle beaucoup dans mon dernier disque, la chanson L’Empire du pire est consacrée à cette France. Après, je ne jugerai pas le nouveau président. Je suis fidèle au dicton: on jugera le laboureur à la trace du sillon. Bruce Springsteen avait fait toute une tournée pour soutenir John Kerry, je ne pense pas que ça lui ait rapporté de voix. Ce n’est pas la fonction de l’artiste. On révèle des émotions, on peut avoir une analyse sociale, mais on n’est pas là pour dire pour qui voter.
Qu’allez-vous présenter au public quévenois?
Je vais faire une quinzaine de morceaux qui revisitent mes 25 ans de carrière, dont cinq ou six morceaux de mon dernier album, sorti en novembre (New York-Cœur). Par exemple, la Marseillaise revisitée. Et si le public en veut encore, il aura un rappel de cinq morceaux supplémentaires.
Vous êtes content de faire la Fête de la musique en Bretagne?
Ma musique, c’est mon bateau. Moi, je suis un skipper. Les musiciens sont mes marins. Les médias font le vent et la météo. Le public, c’est la mer. Où que j’aille, je m’efforce d’emmener mon bateau très loin. Je suis heureux de retrouver le brouhaha et le tumulte de temps en temps. Au quotidien, je vis dans le silence et la solitude. J’ai deux existences parallèles. Chaque fois que je reviens sur scène, c’est avec l’exaltation du marin qui retrouve la mer et l’incertitude qui fait le goût du voyage.
C’est justement pour être au calme que vous vous êtes installé à New York?
J’y suis parti il y a trois ans avec ma femme et mes deux filles. C’est un exil culturel, pour me reconstruire, pour jouer dans le grand bain, pour me mêler à cette ville d’art qui me fascine. Je n’avais pas d’autre choix pour me faire admettre comme peintre. C’est dur financièrement. Mais je suis un homme libre et indépendant, ça procure une richesse intérieure bien plus importante.
Comment expliquez-vous qu’il ait fallu vous exiler pour être reconnu comme un artiste?
En Europe, j’ai fait 70 expositions, mais je n’accédais pas aux grandes galeries, le monde de l’art me toisait comme quelqu’un venu du show-business. Ce sont deux mondes qui n’ont rien à voir. Dans le show-biz, plus on vend un disque, plus c’est rentable. Dans l’art, plus c’est rare, plus ça a de la valeur. Je suis un peintre qui chante plus que l’inverse, je peins depuis l’âge de 12 ans. Je vis avec une colère froide en moi, contenue, qui ne surgit que sur scène. L’artiste fait partie de la tribu des ultrasensibles pour qui les émotions exacerbées prennent le pas sur la raison. On transforme ça en quelque chose, plutôt que de l’évacuer dans la drogue ou l’alcool.
Que peignez-vous?
Certaines œuvres sont visibles sur mon site Internet (www.charlelie.com). C’est du néo-constructivisme. Les Américains parlent d’abstraction narrative. C’est basé sur l’idée que le monde est en reconstruction. Après avoir défini la planète, on entre dans une ère nouvelle où prime la relation avec notre environnement.
Qu’avez-vous pensé des campagnes électorales en France?
C’est très bien que les gens aient manifesté clairement leurs opinions. Les sondages nous ont encore trimbalés, cette fois en mettant Le Pen au-dessus de ce qu’il était. Et c’est très bien d’être sorti de 12 ans d’une présidence sans éthique. J’en parle beaucoup dans mon dernier disque, la chanson L’Empire du pire est consacrée à cette France. Après, je ne jugerai pas le nouveau président. Je suis fidèle au dicton: on jugera le laboureur à la trace du sillon. Bruce Springsteen avait fait toute une tournée pour soutenir John Kerry, je ne pense pas que ça lui ait rapporté de voix. Ce n’est pas la fonction de l’artiste. On révèle des émotions, on peut avoir une analyse sociale, mais on n’est pas là pour dire pour qui voter.
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