L'heure du choix
Derniers jours de campagne pour les législatives. La gauche a désormais deux messages à faire passer.
1) Non à la TVA sociale ! C'est vrai que c'est l'impôt le plus injuste car il touche, en proportion du salaire, davantage l'ouvrier que le rentier. Il pénalise ceux qui consomment la majeure partie de leur salaire au détriment de ceux qui épargnent. Ainsi, l'impôt sur le revenu est progressif (le taux d'imposition augmente proportionnellement au revenu), les cotisations ont un taux uniforme (on paie le même taux quel que soit le revenu), et la TVA est un impôt régressif (il touche proportionnellement plus les petits salaires). Bref, après le bouclier fiscal à 50 %, la suppression des droits de succession et la franchise Sarkozy (un oxymore), voilà une quatrième mesure qui profite aux riches et pénalise les pauvres. Dommage que beaucoup ne s'en rendent pas compte.
2) Avoir une opposition qui ne soit pas ridicule est sain dans une démocratie. Rien ne sert d'avoir un député gaudillot de plus, mieux vaut un opposant éclairé pour avertir quand le gouvernement fait fausse route. Prenons l'exemple de la quatrième circonscription du Morbihan, celle où je vote. On risque d'avoir le plus vieux député de France, Loïc Bouvard, un pantin UMP qui n'a rien fait depuis 34 ans qu'il est député hormis recevoir les électeurs mécontents de sa circonscription. Je n'attends pas de mon député qu'il soit uniquement une assistante sociale. Le pire, c'est que lui-même a reconnu, quand je l'ai interrogé à son meeting, qu'il n'y a pas de loi Bouvard ni d'amendement Bouvard, et qu'il n'a posé aucune question orale au gouvernement: "Je préfère laisser les jeunes députés parler devant la télé, ça leur fait plaisir." Si seulement il pouvait laisser sa place à Béatrice Le Marre, conseillère générale de Ploërmel qui se présente pour le PS, mais pour qui la victoire va être difficile dans cette circonscription où un cochon sur lequel on collerait l'étiquette UMP aurait toutes les chances de l'emporter.
Quand je lui ai fait remarquer qu'il me donnait l'impression de garder sa place "davantage pour le confort et les voyages à l'étranger que pour les idées", il a répondu: "C'est dommage que vous ayez cette impression. Quand je vais en Europe de l'est pour contrôler le bon déroulement d'élections, c'est du travail. Certes, le pays qui nous accueille est heureux de nous emmener à l'opéra pour nous faire découvrir leur culture locale, mais ce n'est pas là l'essentiel." Trop convaincant! Enfin, je lui ai demandé comment il était possible de lui faire confiance alors qu'en 2002, il avait juré que c'était la dernière fois qu'il se présentait et qu'il laisserait sa place à son suppléant d'alors, Jean-Luc Bléher, mon maire, "qui, lui, n'était pas parachuté". Car, à la demande de l'UMP, son suppléant actuel est François Guéant, un jeune loup UMP, fils de Claude Guéant, proche de Sarko et nouveau secrétaire général de l'Elysée. Ce fils à papa est tellement passionné par notre circonscription qu'il vient d'accepter de faire partie du cabinet de Rachida Daty. J'ai particulièrement détesté quand il a expliqué qu'il fallait supprimer le RMI à ceux qui refusaient deux offres d'emploi dans leur qualification. Je lui ai fait remarquer que Sarko lui-même ne parlait que de couper les allocations chômage qui, elles, sont conditionnées à une recherche active d'emploi. "Le RMI ne permet pas de bien vivre, tout juste de survivre. On vit dans un pays riche. Il faut que tout le monde, y compris les plus paumés, aient les moyens d'assurer sa subsistance." J'ai aussi adoré quand il m'a dit: "Vous avez des opinions, nous avons des réalités!" Quel mépris, Mr Guéant!
1) Non à la TVA sociale ! C'est vrai que c'est l'impôt le plus injuste car il touche, en proportion du salaire, davantage l'ouvrier que le rentier. Il pénalise ceux qui consomment la majeure partie de leur salaire au détriment de ceux qui épargnent. Ainsi, l'impôt sur le revenu est progressif (le taux d'imposition augmente proportionnellement au revenu), les cotisations ont un taux uniforme (on paie le même taux quel que soit le revenu), et la TVA est un impôt régressif (il touche proportionnellement plus les petits salaires). Bref, après le bouclier fiscal à 50 %, la suppression des droits de succession et la franchise Sarkozy (un oxymore), voilà une quatrième mesure qui profite aux riches et pénalise les pauvres. Dommage que beaucoup ne s'en rendent pas compte.
2) Avoir une opposition qui ne soit pas ridicule est sain dans une démocratie. Rien ne sert d'avoir un député gaudillot de plus, mieux vaut un opposant éclairé pour avertir quand le gouvernement fait fausse route. Prenons l'exemple de la quatrième circonscription du Morbihan, celle où je vote. On risque d'avoir le plus vieux député de France, Loïc Bouvard, un pantin UMP qui n'a rien fait depuis 34 ans qu'il est député hormis recevoir les électeurs mécontents de sa circonscription. Je n'attends pas de mon député qu'il soit uniquement une assistante sociale. Le pire, c'est que lui-même a reconnu, quand je l'ai interrogé à son meeting, qu'il n'y a pas de loi Bouvard ni d'amendement Bouvard, et qu'il n'a posé aucune question orale au gouvernement: "Je préfère laisser les jeunes députés parler devant la télé, ça leur fait plaisir." Si seulement il pouvait laisser sa place à Béatrice Le Marre, conseillère générale de Ploërmel qui se présente pour le PS, mais pour qui la victoire va être difficile dans cette circonscription où un cochon sur lequel on collerait l'étiquette UMP aurait toutes les chances de l'emporter.
Quand je lui ai fait remarquer qu'il me donnait l'impression de garder sa place "davantage pour le confort et les voyages à l'étranger que pour les idées", il a répondu: "C'est dommage que vous ayez cette impression. Quand je vais en Europe de l'est pour contrôler le bon déroulement d'élections, c'est du travail. Certes, le pays qui nous accueille est heureux de nous emmener à l'opéra pour nous faire découvrir leur culture locale, mais ce n'est pas là l'essentiel." Trop convaincant! Enfin, je lui ai demandé comment il était possible de lui faire confiance alors qu'en 2002, il avait juré que c'était la dernière fois qu'il se présentait et qu'il laisserait sa place à son suppléant d'alors, Jean-Luc Bléher, mon maire, "qui, lui, n'était pas parachuté". Car, à la demande de l'UMP, son suppléant actuel est François Guéant, un jeune loup UMP, fils de Claude Guéant, proche de Sarko et nouveau secrétaire général de l'Elysée. Ce fils à papa est tellement passionné par notre circonscription qu'il vient d'accepter de faire partie du cabinet de Rachida Daty. J'ai particulièrement détesté quand il a expliqué qu'il fallait supprimer le RMI à ceux qui refusaient deux offres d'emploi dans leur qualification. Je lui ai fait remarquer que Sarko lui-même ne parlait que de couper les allocations chômage qui, elles, sont conditionnées à une recherche active d'emploi. "Le RMI ne permet pas de bien vivre, tout juste de survivre. On vit dans un pays riche. Il faut que tout le monde, y compris les plus paumés, aient les moyens d'assurer sa subsistance." J'ai aussi adoré quand il m'a dit: "Vous avez des opinions, nous avons des réalités!" Quel mépris, Mr Guéant!
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