Les socialistes sont-ils radins?

Ce fut une défaite joyeuse. Dimanche 6 mai, j'étais à Solférino quand la tête du nabot est apparue à l'écran. Forcément, la déception était amère, mais on s'y attendait. Alors, quand Ségo est apparue au balcon pour prodiguer la bonne parole et qu'ils nous ont remis une dernière fois (ou plutôt trois dernières fois) l'hymne vaguement branchouille et franchement pourri de la campagne de Ségo, on a chanté et on a dansé. De quoi énerver quelques pachydermes socialistes qui voulaient ruminer la défaite pour renvoyer Ségo dans les cordes.
Requinqué, je repère Thomas Hollande, "fils de" à l'origine de la ségosphère, quand il sort de Solfé. Je discute avec quelques-uns de ses potes, et me voilà à dîner à la brasserie voisine Le Solférino avec eux. Ils sont sympas. Un seul regret: leurs embrouilles avec les MJS. Si tout le monde tirait dans le même sens, le bateau socialiste irait plus vite et plus loin. Du coup, j'évite de leur dire que trois jours plus tôt, j'avais dîné avec les MJS lillois après le meeting de Ségo au Zénith. On avait vu Lolita, la superbe fille de Renaud, et on avait bien applaudi la prêche de notre candidate préférée ("Aimez-vous les uns les autres!", "Tendez la main au plus faible"). Avec Ségo, plus besoin d'aller à la messe, c'est quand même beaucoup plus sympa d'assister à ses meetings.
Elle a en tout cas énormément progressé entre le meeting de Dunkerque où je l'avais vue parler d'éducation (c'était juste après avoir révélé son pacte présidentiel à Villepinte) et où je lui avais serré la main (oui, oui, c'est bien ma main et Ségo juste avant la poignée fatidique sur la photo!), et celui de Lille (le dernier avant la claque, mais elle semble d'attaque pour tendre la joue gauche en 2012, en espérant que les Français en aient alors marre de Sarko).
Revenons à nos éléphanteaux... On a bien mangé, on a bien ri, on s'est donné rendez-vous dans cinq ans... et au moment de payer l'addition, en bon prince, Thomas Hollande a dit qu'il règlerait ce qu'il reste. Comme pas mal de monde n'a pas dû payer les carafes de vin bues collectivement, le pauvre s'est retrouvé avec une addition de 137 euros. Alors, radins, les socialistes?