Six mois à Dunkerque
Chers amis,
Je reprends ma plume de blogger après six mois de silence radio. Plusieurs facteurs m'ont poussé à mettre entre parenthèses mon blog: je n'avais plus trop de temps à lui consacrer et cela a failli me jouer des tours vis-à-vis de mon employeur. N'en ayant plus actuellement (et ayant par conséquent plus de temps), je reprends du service ici-même.
Je reprends ma plume de blogger après six mois de silence radio. Plusieurs facteurs m'ont poussé à mettre entre parenthèses mon blog: je n'avais plus trop de temps à lui consacrer et cela a failli me jouer des tours vis-à-vis de mon employeur. N'en ayant plus actuellement (et ayant par conséquent plus de temps), je reprends du service ici-même.
Difficile de résumer six mois en un billet. Si Dunkerque, la cité de Jean Bart, n'est pas la plus belle ville du monde, elle est loin d'être aussi moche que l'idée qu'on s'en fait parfois, et surtout, les gens sont super chaleureux et très accueillants. L'équipe de La Voix du Nord était excellente, et on faisait du bon boulot.
J'ai ainsi pu découvrir le carnaval de Dunkerque, son fameux lancer de kippers du maire Michel Delebarre depuis le balcon de la mairie, ses bals endiablés (j'ai fait celui du Chat noir, la Nuit de l'Oncle Cô et celui des Gigolos/gigolettes) et ses bandes musclées.
Au niveau professionnel, j'ai couvert mon premier procès en Assises. L'accusée était une mère de famille qui avait battu à mort la fillette de son compagnon dont elle avait la garde. C'était humainement très difficile. Quand les photos de la petite ont été projetées, impossible de retenir ses larmes. Elle a pris trente ans ferme.
Parmi les rencontres plus sympas, je retiendrai celle avec Nicolas Canteloup, l'imitateur multi-cartes (Guignols, Europe 1, chez Drucker et one-man-show). Son spectacle était bien marrant et il a été plutôt cool quand je suis allé l'embêter dans sa loge juste après.
J'ai été censuré à trois reprises, dont deux fois dans la même journée! Mais j'ai parfaitement compris la réaction de mon chef et j'aurais fait pareil à sa place. La première fois, c'était sur un "bonjour" (une sorte de billet d'humeur en tête des locales) consacré à l'horoscope de Michel Delebarre, ancien ministre socialiste et actuel député-maire de Dunkerque, sur lequel on tombe quand on googlise son nom et dont je citais un extrait: "Sexuellement, votre magnétisme et votre énergie font des merveilles et en plus vous n'êtes pas compliqué, il suffit pour que tout se passe au mieux que l'on respecte votre nature un peu dominatrice et que l'on vous porte un minimum d'admiration." Comme Michel est du genre dragueur, j'ai eu droit en rentrant à la rédaction: "Tiens, voilà le CDD qui veut aller en prison!" Du coup, j'ai remplacé la phrase incriminée par une plus consensuelle: "Vous aimez lentement mais de plus en plus profondément telle une racine qui se solidifie avec le temps."
Pour ma deuxième censure, il s'agissait d'un article présentant une exposition de quatre graphistes. Ils dressaient un parallèle entre le monde hippique et la course à la présidentielle. Pour une de leurs oeuvres, ils avaient reproduit un coin PMU en pleine nature et l'avaient brûlé en filmant la scène. Ils avaient intitulé cette vidéo "Le jour d'après" et la dédicaçaient à Nicolas Sarkozy, ce que j'expliquais dans mon article. Problème: comme cette présentation était programmée la veille du premier tour et qu'il est interdit de parler de politique ce jour-là, j'ai dû retirer cette dédicace!
Troisième censure le même jour dans un compte-rendu d'audience en correctionnelle. Un type mentalement déficient comparaissait pour avoir mis le feu à des poubelles. Quand la juge lui demande pourquoi il a fait ça, sa mère lui pose la question avec des mots plus simples et il répond: "Parce que j'aime bien voir les pompiers!" Bref, ce type n'avait visiblement rien à faire devant un tribunal. L'expert psychiatrique qui l'avait examiné avait écrit dans son rapport qu'il était pénalement responsable, mais peu accessible à une sanction pénale (allez-y saisir la nuance!) Dans mon article, j'écrivais: "Soit l'expert psychiatrique était payé comme une femme de ménage, soit il a estimé que la solennité du tribunal allait le dissuader de recommencer." Mais visiblement, depuis le fiasco d'Outreau, toute allusion à l'affaire est proscrite dans les colonnes de La Voix et j'ai eu le droit de changer mon article. D'où l'intérêt d'avoir un blog. Ici, je suis le seul à me censurer.
J'ai ainsi pu découvrir le carnaval de Dunkerque, son fameux lancer de kippers du maire Michel Delebarre depuis le balcon de la mairie, ses bals endiablés (j'ai fait celui du Chat noir, la Nuit de l'Oncle Cô et celui des Gigolos/gigolettes) et ses bandes musclées.
Au niveau professionnel, j'ai couvert mon premier procès en Assises. L'accusée était une mère de famille qui avait battu à mort la fillette de son compagnon dont elle avait la garde. C'était humainement très difficile. Quand les photos de la petite ont été projetées, impossible de retenir ses larmes. Elle a pris trente ans ferme.
Parmi les rencontres plus sympas, je retiendrai celle avec Nicolas Canteloup, l'imitateur multi-cartes (Guignols, Europe 1, chez Drucker et one-man-show). Son spectacle était bien marrant et il a été plutôt cool quand je suis allé l'embêter dans sa loge juste après.
J'ai été censuré à trois reprises, dont deux fois dans la même journée! Mais j'ai parfaitement compris la réaction de mon chef et j'aurais fait pareil à sa place. La première fois, c'était sur un "bonjour" (une sorte de billet d'humeur en tête des locales) consacré à l'horoscope de Michel Delebarre, ancien ministre socialiste et actuel député-maire de Dunkerque, sur lequel on tombe quand on googlise son nom et dont je citais un extrait: "Sexuellement, votre magnétisme et votre énergie font des merveilles et en plus vous n'êtes pas compliqué, il suffit pour que tout se passe au mieux que l'on respecte votre nature un peu dominatrice et que l'on vous porte un minimum d'admiration." Comme Michel est du genre dragueur, j'ai eu droit en rentrant à la rédaction: "Tiens, voilà le CDD qui veut aller en prison!" Du coup, j'ai remplacé la phrase incriminée par une plus consensuelle: "Vous aimez lentement mais de plus en plus profondément telle une racine qui se solidifie avec le temps."
Pour ma deuxième censure, il s'agissait d'un article présentant une exposition de quatre graphistes. Ils dressaient un parallèle entre le monde hippique et la course à la présidentielle. Pour une de leurs oeuvres, ils avaient reproduit un coin PMU en pleine nature et l'avaient brûlé en filmant la scène. Ils avaient intitulé cette vidéo "Le jour d'après" et la dédicaçaient à Nicolas Sarkozy, ce que j'expliquais dans mon article. Problème: comme cette présentation était programmée la veille du premier tour et qu'il est interdit de parler de politique ce jour-là, j'ai dû retirer cette dédicace!
Troisième censure le même jour dans un compte-rendu d'audience en correctionnelle. Un type mentalement déficient comparaissait pour avoir mis le feu à des poubelles. Quand la juge lui demande pourquoi il a fait ça, sa mère lui pose la question avec des mots plus simples et il répond: "Parce que j'aime bien voir les pompiers!" Bref, ce type n'avait visiblement rien à faire devant un tribunal. L'expert psychiatrique qui l'avait examiné avait écrit dans son rapport qu'il était pénalement responsable, mais peu accessible à une sanction pénale (allez-y saisir la nuance!) Dans mon article, j'écrivais: "Soit l'expert psychiatrique était payé comme une femme de ménage, soit il a estimé que la solennité du tribunal allait le dissuader de recommencer." Mais visiblement, depuis le fiasco d'Outreau, toute allusion à l'affaire est proscrite dans les colonnes de La Voix et j'ai eu le droit de changer mon article. D'où l'intérêt d'avoir un blog. Ici, je suis le seul à me censurer.
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