Putain, cinq ans !
Vive le quinquennat! J'avais pourtant voté contre pour des raisons écologiques et pour ne pas accélérer le rythme de la vie politique, mais Jospin avait raison: "Mieux vaut cinq ans avec Sarko, que sept ans!" Dans 1826 jours, le Sarkochemar devrait se terminer. Il a fait la plus grosse boulette politique en France de ces vingt dernières années (son "kärcher" et ses "racailles" nous ont valu quelques semaines d'émeutes), mais 53 % des électeurs ne lui en ont pas tenu rigueur.
Les médias ont préféré se gausser des pseudo-boulettes de Ségo comme la bravitude, plutôt qu'insister sur certains propos scandaleux de Sarko (genre "on peut être fier d'être Français, ce n'est quand même pas nous qui avons inventé la solution finale" ou "la pédophilie est génétique, je n'ai pour ma part jamais eu envie de violer des enfants" ou encore "je ne fais pas l'amalgame entre les marins en colère qui brûlent le Parlement de Bretagne et des jeunes qui mettent le feu à des voitures sans raison"). On n'a pas parlé de cette main courante déposée par Cécilia parce qu'il aurait eu la main lourde sur elle et qui expliquerait beaucoup de choses, notamment son escapade new-yorkaise avec son amant ou son abstention au deuxième tour, mais on a préféré relayer ses propos compassionnels sur les femmes battues. Faites ce que je dis... Sarko l'ami des ouvriers? Leurs voix sont les bienvenues, mais pour passer ses vacances de Président, il préfère Vincent le grand patron et son yacht maltais. "Boat people" titrait Libé.
Dans une interview à Libé justement, Sarko expliquait avant le premier tour qu'il était plus à droite que Chirac en 2002 et que Ségo était plus à droite que Jospin. Il avait raison. Mais comment alors, quand on a des idées de gauche, peut-on accepter de participer à un gouvernement qui mettra en oeuvre un tel programme? La réponse est dans la vanité et la soif de pouvoir, de vils traits de caractère qui sont malheureusement quasi-nécessaires pour réussir en politique. Sarko a donc réussi son coup.
En fin stratège, après avoir recyclé certaines idées de Le Pen, il reprend la méthode Bayrou d'ouverture. C'est bien joué de sa part. Mais je ne pardonnerai pas à ceux qui ont toujours été de gauche d'avoir accepté de participer à un gouvernement qui va défiscaliser les heures sup et qui possède un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. A 67 ans, Kouchner a l'âge de partir en retraite et de laisser la place aux jeunes. Après avoir eu des mots durs envers Sarko pendant la campagne, après que ce dernier a fait un scandale dans l'émission de sa femme Christine Okrent parce qu'il n'avait pas de loge, l'ex-French doctor déshonore la politique en virant de bord pour le Quai d'Orsay. Heureusement cependant qu'il n'était pas ministre des Affaires étrangères lors de l'invasion américaine en Irak. Avec son droit d'ingérence, il y était favorable. On voit où ça a conduit les Américains.
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