Ministre sans éducation

Lettre ouverte à Gilles de Robien :
Monsieur,
Vos conflits avec François Bayrou sont le cadet de mes soucis. Mais quand on arrive à un tel degré de divergences avec un chef de parti, je trouve normal que l'on change de crèmerie. D'autant que vous êtes sur la même longueur d'onde que vos acolytes de l'UMP.
Vos relations avec Elodie Gossuin, que vous avez choisie sur votre liste pour les régionales de Picardie, ne m'intéressent guère. C'est une belle Miss France, mais cela n'en fait pas une bonne conseillère régionale. Libre à vous de décrédibiliser le travail des hommes et femmes politiques de ce pays.
En revanche, quand vous expliquez aux chefs d'établissement qu'ils peuvent faire appel aux CRS pour venir refroidir les lycéens en ébullition, c'est un terrible aveu d'impuissance et c'est grave pour un ministre de l'Education. Ce n'est pas la force qui calmera la jeunesse, elle ne fera qu'attiser les colères. "Des bisous, des calins", réclament les jeunes aux CRS un peu partout en France. On leur tend des matraques en réponse.
Enfin, vous êtes intervenu pour souligner que les professeurs ayant encouragé les jeunes à manifester seront sanctionnés. La fermeté, encore et toujours. C'est votre choix. Outre que c'est vraiment prendre les jeunes pour des cons incapables de se forger leur propre opinion (ce qui est plutôt gênant pour un ministre de l'Education), j'aimerais que vous soyez logique jusqu'au bout et que vous sanctionniez aussi les professeurs qui ont découragé les jeunes à aller manifester, puisqu'ils n'ont pas respecté cette liberté fondamentale de notre démocratie.