Kispasse

Tuesday, February 21, 2006

Article posthume

J'ai quitté Libé depuis cinq jours et mon dernier article fait partie de l'événement d'aujourd'hui. L'idée: trois mois après les émeutes, retour sur les banlieues. Je me suis intéressé aux nouveaux sites Internet qui racontent la vie dans les cités.

Les habitants des cités, journalistes de leur quotidien

Installés à Bondy, des reporters suisses avaient ouvert un blog et couvert la crise au jour le jour. Après leur départ, des résidents ont pris le relais.


Un nouveau langage est à la mode dans les banlieues : le HTML, langage de programmation Internet. Les sites qui se penchent sur la vie dans les cités se multiplient depuis les émeutes de l'automne. Le mouvement a été lancé par Libération, le 8 novembre, avec un blog à Aulnay. Quelques jours plus tard, la rédaction de l'Hebdo de Lausanne s'y mettait à son tour (Libération du 20 décembre). «J'étais en Turquie au moment des émeutes, je voyais CNN et j'avais l'impression que c'était la guerre en France», se souvient le journaliste suisse Michel Beuret, 36 ans.

Clic-clac. Avec ses confrères, il décide de s'installer trois mois à Bondy (Seine-Saint-Denis), dans le local du club de foot, juste meublé d'un clic-clac et de la machine à laver dévolue aux maillots de l'équipe locale. Quatorze journalistes viennent successivement conter la vie de la cité sur un blog dont la fréquentation quotidienne oscille entre 2 500 et 5 000 visiteurs: "On avait parfois un regard exotique sur la banlieue, comme si on découvrait la lune. Les gens nous ont ouvert les bras, sauf quelques jeunes en rupture complète, pour qui le nouveau, c'est l'intrus."

Au menu de leurs journées, un vrai travail de localier avec du reportage de terrain, depuis l'installation d'une poissonnerie jusqu'aux longues files d'attente dans le froid à la préfecture de Bobigny : "Cette humiliation des parents a forcément une influence sur la manière dont les enfants perçoivent la France." A l'arrivée, cela donne un diagnostic intéressant : "Au-delà des problèmes, comme la montée de l'islamisme ou le statut des filles, c'est le rapport fraternel qui m'a le plus marqué. Mais les "petits" sont en rupture complète avec toute autorité, y compris celle des grands frères", ajoute Michel Beuret.



Avant de quitter Bondy, les journalistes de l'Hebdo ont passé le relais aux habitants de la cité. Quatre hommes et quatre femmes, de 18 à 39 ans, ont effectué un stage à Lausanne il y a quinze jours. "A travers nos textes, images et sons, on va relater ce qui se passe dans notre quartier de manière équilibrée, ni angélique ni pessimiste", explique Mohamed Hamidi, professeur d'économie de 33 ans, nouveau rédacteur en chef de l'équipe. "Les jeunes raconteront leur vie quotidienne, le lycée, le ramadan... Les aînés feront un travail plus journalistique, par exemple des portraits de clandestins."

Autre initiative du même registre : Zohra Bitan a lancé avec ses deux fils, Omar et Maxime, un webdomadaire interactif pour «donner la parole aux jeunes». Cette ancienne secrétaire générale de la Licra habite le treizième étage d'une tour de Thiais (Val-de-Marne). Son credo : "Les outils de la démocratie ne sont pas réservés à une partie des citoyens." Elle a l'ambition de faire remonter la parole des jeunes vers les politiques. Au mois de mars, un "top ville" sera lancé afin que les jeunes notent leurs municipalités: "On communiquera les résultats aux maires et on espère que cela fera évoluer leurs politiques."

Forte connexion. Et ça marche : près de 3 000 visiteurs se sont connectés pour le numéro 3. Au programme du numéro 5, un débat d'actualité sur la liberté d'expression. La semaine dernière, Anne-Sophie résumait bien le message que veut délivrer ce webdomadaire : "Que tu sois blanc, noir, rebeu, chinois, peu importe, si t'as la compétence, c'est ce qui compte. En mélangeant les cultures, on déchirerait tout, niveau réussite."

1 Comments:

  • At 2:50 AM, Anonymous Anonymous said…

    Surprenant que vous preniez une référence blog d'une certaine bitan , respectable de faire remonter la parole des jeunes mais vérifiez son exemplarité demandé aux enfants ce qu'il pensent de l'adultère des tromperies de cette femmes qui choisi d'amener ses amants sur le lieu de vacances de la famille ce qu'elle raconte sur son mari pour justifier ses histoires de cul, qu'elle préfère partir en week end avec son amant et laisser ses enfants avec son mari at home, menteuse déloyale vulgaire voilà un bel exemple pour les jeunes...

     

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