Kispasse

Monday, January 30, 2006

Les médias, c'est mon dada

Serge July est mon chef, Florence Aubenas ma collègue de travail et Edouard de Rothschild l'homme qui me nourrit à coups de tickets resto chaque midi. C'est le sommet de ma carrière professionnelle : je bosse pour [{Libération}->www.liberation.fr]. OK, c'est pour 3 semaines et je ne suis que stagiaire, mais faut pas rêver non plus. Parce qu'à Libé, en ce moment, c'est pas la joie.
Premier jour de stage. On découvre Libé, ses journalistes, sa belle terrasse qui domine Paris, sa machine à café (on est stagiaire quand même)... et ses messages accrochés aux murs. Des mots de la direction sur le plan de départ volontaire (pour éviter d'avoir à licencier, Libé propose des conditions avantageuses à ceux qui acceptent de partir) ou des syndicalistes : "Faut être con pour ne pas quitter le navire Libération (avec les rats)". Pour ceux que le sujet intéresse, y a un blog [Libé lutte->http://www.libelutte.org/]. Bonjour l'ambiance !
Tout le monde ne parle que de la deadline pour déposer sa démission dans le cadre du plan ce lundi à 18h. Au final, 85 salariés se sont présentés au guichet départ pour se libérer de ce canard en péril (7 millions de pertes d'exploitation en 2005). Problème : y a que 52 postes à supprimer ! Ca va bientôt être la course à la démission...

Je suis affecté au service médias. Il y règne une très bonne ambiance, mes nouveaux collègues ont l'air vraiment sympa. J'ai écrit un article d'une dizaine de lignes intitulé, à condition qu'ils ne changent pas mon titre, "En Grande-Bretagne, les victimes blanches noircissent plus de pages", à propos de l'accusation par le chef de la police londonienne de racisme institutionnel de la part des journaux britanniques. En résumé, un blanc égorgé a plus de "chances" de faire la une du Sun qu'un noir assassiné. Les lecteurs scrupuleux de Libé connaîtront demain cette "injustice". On pourrait appeler ça la discrimination positive.

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