Une femme libérée
Souvenez-vous l'été dernier... Florence Aubenas libérée après 157 jours de captivité. Eh bien, après 216 jours de liberté, Florence Aubenas est venue nous rendre visite hier à l'ESJ. Fidèle à elle-même : naturelle, drôle et passionnante. Sa première nuit en France dans une base de la DGSE ? "Il n'y avait pas de grandes paraboles pour espionner le monde entier ni de micros cachés dans les steaks. C'était plutôt du genre VVF, assez chichement meublé ! Au lieu d'agents secrets, il y avait simplement des psychologues avec des chaussettes Mickey pour me débrieffer." La première chose qu'elle ait faite en rentrant ? "Rien de spécial. Je pourrais vous faire une réponse mélo, mais la vérité, c'est qu'on rentre chez soi... et merde, j'ai renversé l'Ajax !" Le procès d'Outreau qu'elle avait couvert à Saint-Omer ? "C'était un tout petit tribunal et on vivait en vase clos. Il y avait les accusés, les avocats et les journalistes, et tout ce petit monde se retrouvait à la machine à café ou aux toilettes. C'était le loft !" Son sentiment sur Serge July, le patron de Libé contesté en ces temps difficiles ? "J'aime son côté plouc. C'est un type qui n'en revient toujours pas quand il a pu dîner avec Catherine Deneuve." Pendant 2h30, elle tient son public en haleine. C'est un florilège, c'est Florence.
Elle parle aussi de sa nouvelle notoriété, qui ne lui simplifie pas sa vie de journaliste (c'est qui qui pose les questions, ici ?), et de la difficulté de garder ses convictions après un tel événement. Elle était contre la détention de prisonniers à Guantanamo, elle a donc refusé de parler aux enquêteurs américains. Elle a quand même changé d'avis sur un point : elle déconseille aux journalistes de se rendre en Irak, car l'enjeu n'en vaut pas la chandelle, surtout si c'est pour être coincé à l'hôtel toute la journée.
Elle enchaîne sur la triple crise de son journal : économique (concurrence des gratuits, panne du système de distribution), sur le fond (délégitimation, décalage entre la rédaction et les lecteurs révélé par le référendum sur la Constitution) et contestation du créateur historique au sein même de la rédaction. Y a p'têt un poste qui va se libérer. Faut l'envoyer où, le CV ?
Elle parle aussi de sa nouvelle notoriété, qui ne lui simplifie pas sa vie de journaliste (c'est qui qui pose les questions, ici ?), et de la difficulté de garder ses convictions après un tel événement. Elle était contre la détention de prisonniers à Guantanamo, elle a donc refusé de parler aux enquêteurs américains. Elle a quand même changé d'avis sur un point : elle déconseille aux journalistes de se rendre en Irak, car l'enjeu n'en vaut pas la chandelle, surtout si c'est pour être coincé à l'hôtel toute la journée.
Elle enchaîne sur la triple crise de son journal : économique (concurrence des gratuits, panne du système de distribution), sur le fond (délégitimation, décalage entre la rédaction et les lecteurs révélé par le référendum sur la Constitution) et contestation du créateur historique au sein même de la rédaction. Y a p'têt un poste qui va se libérer. Faut l'envoyer où, le CV ?
3 Comments:
At 9:03 AM, Anonymous said…
Deux posts en cinq jours. Eh ben la Guenneug', ton blog retrouve sa prestance de la grande époque on dirait. Tu crois pouvoir garder la cadence ?
At 5:17 PM, Anonymous said…
Peut-être aussi un retour aux rencontre blog en nord ?
C'est le 20 janvier… et il y a un site maintenant ;-)
http://www.blog-en-nord.ed-productions.com/
At 12:54 AM, Anonymous said…
Cela fait toujours plaisir de voir un jeune journaliste talentueux parler de moi...
Au plaisir de vous revoir bientôt à "Libération".
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