Bénie soit qui Mali pense
La trentaine moderne, Rokia Traoré donne un nouveau visage à l’Afrique. La Malienne est ce soir à Muzillac, au festival les Nuits Celtes à la Renverse. Questions-réponses qui, à défaut d'être renversantes, permettent de mieux la connaître.
Vous voulez sortir l’Afrique de ses clichés ?
A force de parler de famine, de corruption et de guerres civiles, on en oublie le courage. Je suis représentative d’une Afrique qui bouge. Les paysages changent, avec le développement des industries. Contrairement à ce que croient certains, en Afrique aussi, il y a des voitures, celles qui ne passent pas au contrôle technique ! L’économie africaine repose en grande partie sur l’informel, ce qui n’est pas visible dans les statistiques.
Pourquoi a-t-on ces clichés ?
Les gens restent bloqués sur la colonisation. Il n’y a pas que l’Afrique tribale ou l’Afrique des guerres. Mais les Africains aussi entretiennent ces clichés en voulant effacer toute trace de la colonisation et en ressortant ce qu’il y avait avant. Le français, on l’apprend à l’école, ça fait partie de notre vie. Cela a permis de développer la communication entre gens de dialectes différents.
Comment changer tout ça ?
C’est aux Africains de le faire. La solution ne doit pas venir de l’extérieur. L’étranger apporte en partie cette désorganisation par une certaine mainmise sur les richesses naturelles, avec la complicité des gouvernants locaux. Mais on n’a pas le droit de ne pas espérer un meilleur avenir.
Vous êtes à la fois africaine et européenne. Comment trouvez-vous votre équilibre personnel ?
Je vis à Amiens car j’y ai rencontré mon mari. Je suis bien intégrée ici, je me sens française et m’intéresse à la vie politique. Mais je reste aussi malienne et j’ai besoin d’y retourner régulièrement. Mes quatre musiciens y vivent encore. Ce n’est qu’à 5 h 30 en avion !
Pourquoi chanter dans votre dialecte, le bamanan ?
C’est une belle langue, très imagée. J’écris comme cela me vient. L’envie d’écrire en Français me revient. J’aimerais que les gens me comprennent sans avoir besoin de traduction.
Votre tournée débutée en octobre 2003 s’achève ce soir à Muzillac, qu’allez-vous faire après ?
J’ai besoin de faire une pause, de changer d’air. Je vais en profiter pour tenter de nouvelles choses, comme faire la musique du prochain dessin animé de Kirikou. Je vais aussi collaborer avec d’autres groupes. En octobre, je vais participer à une tournée hommage à Billie Holiday aux Etats-Unis.
Connaissiez-vous la Bretagne ?
La Bretagne est une des régions que j’aime le plus. C’est la première région où j’ai fait une tournée en France. Il y a un sens de l’accueil, une ouverture, moins de craintes vis-à-vis des étrangers. Et la culture bretonne vous donne une identité forte.
Vous voulez sortir l’Afrique de ses clichés ?
A force de parler de famine, de corruption et de guerres civiles, on en oublie le courage. Je suis représentative d’une Afrique qui bouge. Les paysages changent, avec le développement des industries. Contrairement à ce que croient certains, en Afrique aussi, il y a des voitures, celles qui ne passent pas au contrôle technique ! L’économie africaine repose en grande partie sur l’informel, ce qui n’est pas visible dans les statistiques.
Pourquoi a-t-on ces clichés ?
Les gens restent bloqués sur la colonisation. Il n’y a pas que l’Afrique tribale ou l’Afrique des guerres. Mais les Africains aussi entretiennent ces clichés en voulant effacer toute trace de la colonisation et en ressortant ce qu’il y avait avant. Le français, on l’apprend à l’école, ça fait partie de notre vie. Cela a permis de développer la communication entre gens de dialectes différents.
Comment changer tout ça ?
C’est aux Africains de le faire. La solution ne doit pas venir de l’extérieur. L’étranger apporte en partie cette désorganisation par une certaine mainmise sur les richesses naturelles, avec la complicité des gouvernants locaux. Mais on n’a pas le droit de ne pas espérer un meilleur avenir.
Vous êtes à la fois africaine et européenne. Comment trouvez-vous votre équilibre personnel ?
Je vis à Amiens car j’y ai rencontré mon mari. Je suis bien intégrée ici, je me sens française et m’intéresse à la vie politique. Mais je reste aussi malienne et j’ai besoin d’y retourner régulièrement. Mes quatre musiciens y vivent encore. Ce n’est qu’à 5 h 30 en avion !
Pourquoi chanter dans votre dialecte, le bamanan ?
C’est une belle langue, très imagée. J’écris comme cela me vient. L’envie d’écrire en Français me revient. J’aimerais que les gens me comprennent sans avoir besoin de traduction.
Votre tournée débutée en octobre 2003 s’achève ce soir à Muzillac, qu’allez-vous faire après ?
J’ai besoin de faire une pause, de changer d’air. Je vais en profiter pour tenter de nouvelles choses, comme faire la musique du prochain dessin animé de Kirikou. Je vais aussi collaborer avec d’autres groupes. En octobre, je vais participer à une tournée hommage à Billie Holiday aux Etats-Unis.
Connaissiez-vous la Bretagne ?
La Bretagne est une des régions que j’aime le plus. C’est la première région où j’ai fait une tournée en France. Il y a un sens de l’accueil, une ouverture, moins de craintes vis-à-vis des étrangers. Et la culture bretonne vous donne une identité forte.
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