Quand Dudulos épousa Dudula
Petit conte de fées à la sauce Erasmus... Il était une fois Alexandre LG, d'Eliant près de Quimper dans le Finistère. Il obtint son bac avec une jolie mention très bien qui lui ouvrit grand les portes de l'IEP de Rennes.
C'est là qu'il rencontra Laurent G, futur auteur de ce blog. Avec Marius, Paulux et Coco (ne vous fiez pas aux apparences, notre future Monique n'est pas une nunuche), ils formaient un peu les cinq doigts de la main. Dans le rôle du majeur, Laurent G, bien sûr (en toute modestie). Un jour, Alex devint Dudule, du nom de la mascotte de l'IEP de Rennes, un canard assez voyageur puisqu'il fait chaque année le déplacement au Crit, ces joutes sportives et festives inter-IEP. Mais ne nous égarons pas sur ces considérations annexes et revenons à nos moutons, ou plutôt à notre joyeux palmipède (c'est quand même plus gentil que notre vilain petit canard). Dudule passa sans encombre le cap de la première année de l'IEP et choisit la filière Service Public. Pas grand-chose à signaler sur ses amours, nous épargnerons l'épisode du Spectre à nos lecteurs à l'âme sensible. A l'époque, il était encore bien de droite. Jospin était premier ministre. Sarko n'était pas grand-chose, il tentait de se relancer en faisant la tournée des IEP, il passa donc à Rennes. Déjà, outre le fait que ses idées étaient aux antipodes des miennes, je le trouvais affreusement nombriliste. 21 avril 2002: le choc. Le Pen sur les écrans, la grosse désillusion, l'envie de dire à 15% des gens dans la rue: "Mais pourquoi?" Le regret d'avoir voté Mamère aussi. Ce ne sera pas Noël à Pâques pour les Verts cette année-là. Les manifs. Et puis le vote Chirac au second tour, la première et pour l'instant dernière fois que j'ai voté à droite dans ma courte vie d'électeur. Mais là encore, je m'égare, revenons au déroulé du fabuleux destin de Dudule, roi des canards. Pour sa troisième année à l'étranger, Dudule partit à Salzburg en Autriche. Il y but de la Red-Bull bien avant qu'elle ne débarque en France, il y vendit son sang et son plasma (car là-bas, ça ne se donne pas), il y rencontra plein d'Autrichiens, mais aussi d'Allemands, d'Américains... Bref, une vraie année Erasmus comme on les aime (parole d'ancien Edimbourgeois). L'année Erasmus, c'est comme le Nord de Dany Boon: on pleure deux fois, quand on part et quand on revient. Pourtant, Dudule revint. A l'arrivée l'attendaient sagement son Chapuis, son Gaja et autres passionnants bouquins de droit administratif. Comme il aimait ça (eh oui, c'est possible), il prit le séminaire dédié à la préparation des concours administratifs. Il créchait en Cité U pour cette quatrième et dernière année à l'IEP de Rennes. Nous sommes en 2003-2004. Jean-Pierre Raffarin prépare sa loi sur la décentralisation, une mesure chère à notre Dudule régional, dont le poil se hérisse à la lecture de la détestable première phrase de l'article 1 de notre Constitution: "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale." Cela autorise-t-il le gouvernement à réprimer les langues régionales comme il a pu le faire par le passé en Bretagne? Faut-il rappeler que, dans la première moitié du XXe siècle, des panneaux fleurissaient dans les écoles de notre chère République: "Interdit de cracher et de parler breton". Progressivement, Dudule s'adoucissait politiquement. De Madelin, il passait à Bayrou. Il n'avait pas encore fini d'affiner sa pensée politique puisque c'est aujourd'hui un ardent militant du Parti breton, qui demande l'indépendance de la Bretagne et se dit apolitique (même s'il compte dans ses rangs davantage de gens de droite, puisque les autonomistes de gauche sont plutôt à l'UDB). Mais Dudule n'est pas qu'un animal politique. C'est au cours de cette dernière année qu'il fit la rencontre d'Elba, une Espagnole en année Erasmus à Rennes qui créchait dans la même Cité U que lui.

La divine idylle les conduit au paradis d'Apollon. Elle allait perdurer et la belle Espagnole allait prolonger son séjour au-delà des Pyrénées. L'année suivante, Dudule s'en allait en prépENA à Strasbourg. Mais il n'allait jamais faire l'ENA, ce qui aurait été un comble pour ce virulent dénonciateur du centralisme jacobin français. Sa place était plutôt aux IRA. Non pas l'Irish Republican Army, quoique Dudule est un ami de l'Irlande, où il a séjourné à plusieurs reprises. Non, je veux parler des Instituts régionaux d'administration, qui forment les hauts fonctionnaires des collectivités territoriales. C'est dans celui de Nantes qu'il termina donc sa formation. Puis, il intégra l'équipe de la préfecture de Poitiers, la fonction publique d'Etat donc. Un douloureux compromis, voire une compromission, mais on ne choisit pas toujours ce que l'on fait pour gagner sa croûte. Alors, Dudule devint un peu décroissant dans l'âme: il se rendit compte que la centralité de la valeur travail est une bêtise qui a la peau dure. Il faut travailler pour vivre, et non pas vivre pour travailler, aurait pu dire Molière de nos jours. Elba le suivit dans ses pérégrinations. Et un beau jour, Dudule lui demanda sa main. Le 12 juillet 2008, dix ans après le sacre de Zizou et compagnie, en la magnifique cathédrale de Leon, Dudule épousa donc Elba. J'apportai ma modeste pierre à l'édifice en lisant un passage de la prière universelle. Je sais gré à Dudule de m'avoir choisi quelques phrases tout à fait opportunes. En gros, cela disait: "Puissent les nouveaux époux ne jamais être préoccupés par le travail et puissent-ils transmettre à leurs enfants les cultures auxquelles ils sont attachés." Décroissant et régionaliste à la fois, chapeau! Le dîner qui s'ensuivit fut à la hauteur des plus beaux contes de fées, le bal fut également un grand moment de fête. Après ce grand événement, je décidai de les rebaptiser. Retour en images sur cette grande journée où Alex et Elba devinrent Dudulos et Dudula.
La mère de Dudulos et ses deux frères, Hugo et Gauthier, en bas de l'hôtel ou j'ai créché pendant mon séjour à Leon
La famille et les amis du marié se sont mis sur leur 31
Tout ce beau petit monde se met en route pour la cathédrale, à 50 mètres de l'hôtel
La cathédrale de Leon, théâtre de la célébration
Paulux est là, les cheveux dans le vent
Dudulos descendant de son carosse
Le témoin du marié, son frère cadet, se fait épingler par la témoin de la mariée, sa petite soeur
Laura et Dudulos... Non non, ce n'est pas celle-là que tu dois épouser, mec
Les Espagnoles aiment les couleurs flashy et les robes de princesses pour les mariages
Moi-même, en compagnie de Paulux et de son mari Marcin, polonais d'origine qu'elle rencontra également lors de son année Erasmus en Allemagne
Margaux toute mimi
Dudulos entouré de ses amis irlandais et de moi-même. Terre brûlée...
Morgane plongé dans le joli livret de messe
La princesse Dudula arrivant à l'église (je tiens à remercier mes parents sans qui je n'aurais pas été là pour prendre cette photo, et mon zoom optique 18x sans qui elle n'aurait pas été aussi bonne)
Dudule voit sa dulcinée arriver
Et voilà ladite dulcinée, au bras de son géniteur
Les deux amoureux à quelques minutes d'unir leurs destins. Destinée...
Quelle traîne! (attention à ne pas confondre pour les invités espagnols au mariage qui liraient ce blog: une traîne et une traînée, ça n'a rien à voir!)
Ca y est, c'est fait. Ils ont consenti à se marier, devant témoins
Les mariés avec la grand-mère de Dudula
Et, pour ne pas faire de mamie jalouse, les mariés avec la grand-mère de Dudulos
Ils se marièrent devant beaucoup d'enfants
Et c'est parti pour la séance photo. Alors, on sourit bien, le petit oiseau va sortir
Et voilà l'oiseau qui sort de son nid
Et voici les mariés avec Alberto, le petit ami de Laura et donc futur beau-frère de Dudula
Alberto et Laura, les prochains sur la liste? Je reviendrai bien à Leon, moi...
Les nouveaux mariés sortent de la cathédrale sous les flashs du paparazzi de service
A la sortie, on attend les héros du jour
Un petit coucou du papa de Dudula
Les mariés n'ont pas manqué leur sortie...
...et nous non plus, on ne les a pas manqués
Un dédale de pétales s'étale à leurs pieds
C'est parti pour une séance de félicitations
L'Espagne est vraiment un pays chaud
"T'as de beaux pieds, tu sais"
Les mariés avec les joyeux cousin(e)s d'Elba
On élargit le cercle
Ca a l'air d'une basique contre-plongée comme ça, mais c'est l'instant précis où le photographe officiel s'est dit: "merde, j'ai de la concurrence, là". Ce qui se traduisit, en Espagnol, par un pouce levé vers le haut
Dudule et Claire, une amie venue d'Irlande
Alors là, je ne sais pas trop qui c'est, mais ils étaient invités au mariage, donc c'est sûrement des gens très bien. Ah si, à droite, c'est Sergio, un cousin d'Elba
Une cousine, Laura et Alberto, viva Espana!
Alberto et Lorenzo
Les mariés avec des invités espagnols
La caution jeune du mariage (te cache pas, Margaux, on te voit quand même)
Encore une photo de groupe pour la route
Les mariés se dirigent vers leur carosse
Quelle belle carosserie (non, je ne parle pas d'Elba, m'enfin)
Certes, comme ça, c'est joli, presque idyllique. Mais attention, n'oubliez jamais qu'une voiture est une source de pollution en partie responsable du réchauffement climatique qui nous tuera probablement tous un jour...
Apéro time! Après la célébration, direction une terrasse avec la joyeuse bande d'Espagnols
Salut! (prononcez saloute, c'est pour trinquer avec des Espagnols)
Il fait chaud, alors elle fait son show
Croiser une Japonaise en Espagne, y a de quoi en perdre son latin
Non, je ne me la pète pas du tout
Mais quelle mouche a piqué Alvaro?
En fait, ça devait être un enterrement de vie de jeune fille ou quelque chose comme ça, en tout cas une bonne occasion pour Alvaro de bouger son corps
Alvaro fait de la pub pour le tren turistico
Champ contrechamp, voilà le fameux tchouk-tchouk
Ola que tal?
L'hôtel Conde Luna où se déroule la suite des festivités
"Mama mia!"
Petite pause détente dans les salons de l'hôtel avant d'en prendre plein la gueule
Tout est en place, la fête va pouvoir commencer
En vitrine, c'est bon comme du bon vin
Il n'y a pas qu'à Cannes que l'on déroule le tapis rouge pour monter des marches au bras de charmantes demoiselles
Quatre garçons plein d'avenir
Sergio fait sa petite démonstration de karaté
La French connection, voire la Dream Team, est dans la place
Le repos du guerrier
Témoin numéro 1
J'ai transmis leurs coordonnées à Colgate Espagne
Et les leurs à Signal Espagne
Les mariés vont-ils passer à l'action?
Il la dévore des yeux...
...et la boit goulûment
Dudulos et Pascal, duo chic pour photo choc
Javier (le père de Juan) et son épouse, cet homme est fou
Paulux et Dudule, IEP revival, Sciences Po Rennes forever
Juan et Javier, tel père tel fils
Dudulos et Dudula avec el Sherif (le père d'Alberto, n°3 de la police à Leon) et son épouse
Défilé de mode espagnole
Dis-moi, mon beau miroir, qui est la plus belle (même les yeux fermés)
Dudula sait aussi ouvrir les yeux (parfois)
A tous seigneurs tout honneur: Alberto, son papa, sa maman
Juan et Alvaro, les deux gentlemen célibataires côté espagnol
Des émules de Patrick Sébastien se seraient-ils infiltrés au mariage?
Tel est pris qui croyait prendre
Et c'est parti pour le jeu préféré des Espagnols: on chante une petite ritournelle avec deux prénoms, le premier cité doit se lever et donner un baiser à la deuxième personne
On se croirait au bal de Cendrillon
Claire, woman in black
22h30, Dudula n'ouvre toujours pas les yeux sur la terrible réalité: elle est mariée
22h32: Alberto et son futur beau-papa font l'accolade
Quand Dudula fait la bise à son cousin (toujours la ritournelle du leventate et setientate), Dudulos préfère se plonger dans son assiette pour ne pas voir ça
Attention: tentative d'approche de Juan sur une jolie cousine française de Dudulos... Suspense: va-t-elle mordre à l'hameçon? Vous le saurez dans un prochain mariage
Les répliques de la pièce montée sont fidèles aux originaux
Les mariés la découpent à l'épée, tradition oblige
Et Dudulos, en bon gentleman, vérifie qu'elle n'est pas empoisonnée
Avis aux amatrices: Dudulos aime visiblement les blondes... Ah non, j'oubliais: il est marié, maintenant. Trop tard, désolé, les amatrices
Claire se cache derrière son éventail
Le jour d'après...


La divine idylle les conduit au paradis d'Apollon. Elle allait perdurer et la belle Espagnole allait prolonger son séjour au-delà des Pyrénées. L'année suivante, Dudule s'en allait en prépENA à Strasbourg. Mais il n'allait jamais faire l'ENA, ce qui aurait été un comble pour ce virulent dénonciateur du centralisme jacobin français. Sa place était plutôt aux IRA. Non pas l'Irish Republican Army, quoique Dudule est un ami de l'Irlande, où il a séjourné à plusieurs reprises. Non, je veux parler des Instituts régionaux d'administration, qui forment les hauts fonctionnaires des collectivités territoriales. C'est dans celui de Nantes qu'il termina donc sa formation. Puis, il intégra l'équipe de la préfecture de Poitiers, la fonction publique d'Etat donc. Un douloureux compromis, voire une compromission, mais on ne choisit pas toujours ce que l'on fait pour gagner sa croûte. Alors, Dudule devint un peu décroissant dans l'âme: il se rendit compte que la centralité de la valeur travail est une bêtise qui a la peau dure. Il faut travailler pour vivre, et non pas vivre pour travailler, aurait pu dire Molière de nos jours. Elba le suivit dans ses pérégrinations. Et un beau jour, Dudule lui demanda sa main. Le 12 juillet 2008, dix ans après le sacre de Zizou et compagnie, en la magnifique cathédrale de Leon, Dudule épousa donc Elba. J'apportai ma modeste pierre à l'édifice en lisant un passage de la prière universelle. Je sais gré à Dudule de m'avoir choisi quelques phrases tout à fait opportunes. En gros, cela disait: "Puissent les nouveaux époux ne jamais être préoccupés par le travail et puissent-ils transmettre à leurs enfants les cultures auxquelles ils sont attachés." Décroissant et régionaliste à la fois, chapeau! Le dîner qui s'ensuivit fut à la hauteur des plus beaux contes de fées, le bal fut également un grand moment de fête. Après ce grand événement, je décidai de les rebaptiser. Retour en images sur cette grande journée où Alex et Elba devinrent Dudulos et Dudula.



































































































4 Comments:
At 8:31 AM,
Pierre said…
ça avait l'air rigolo ce mariage...
Mignonne l'irlandaise (enfin sur les photos)
At 7:04 AM,
Anonymous said…
Bravo Laurent pour ton blog!C'est vraiment génial de pouvoir revivre le mariage d'Elva et d'Alexandre à travers ces photos (dignes d'un photographe pro...sisi) avec leurs petits commentaires...merci car j'ai vraiment bien rit!
Plein de courage pour la suite
Tiphaine
ps:saurais-tu écrire tout ce que les espagnols chantent dans leur "levientate/setientate??"...
At 10:04 AM,
Kispasse said…
Salut Tiphaine! Merci pour tes félicitations, ça fait plaisir.
Pour répondre à ta question, je n'ai jamais fait d'espagnol donc ça va être très approximatif, mais c'est quelque chose comme: "Tiphaine, Tiphaine, leventate, da um bese à Laurent, y sentiate!" Qu'on peut traduire par: "Tiphaine Tiphaine, lève-toi. Donne un baiser à Laurent et rassieds toi." Si quelqu'un a les paroles exactes, qu'il n'hésite pas à le faire savoir!
At 6:44 AM,
Anonymous said…
Merci beaucoup (j'avais l'air dans la tête depuis le mariage mais je savais pas du tout quoi chanter!)...il faudrait qu'on introduise ça dans les mariages français!!!c'est vraiment marrant (enfin sauf pour ceux qui sont appelés)!bref ...encore bravo, en plus je vois que tu as mis tout l'historique de ton périple!!!c'est vraiment chouette!
bises y sentiate!
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