Maïon et Wenn: la révélation

Elles ont tout pour elles. D'abord, elles sont bourrées d'humour. Mention spéciale pour le texte délirant de "Bambi est mort ce soir, Panpan a le cafard".
Ensuite, leur jeu scénique est parfaitement rôdé. Les belles se renvoient sans cesse la balle. Elles font intervenir des danseurs de hip-hop super doués. Leurs musiciens aussi se prêtent au jeu impétueux des demoiselles, notamment l'accordéoniste qui n'hésite pas à délaisser son instrument fétiche pour jouer le gentleman dans un beau rôle de composition.
Enfin, leurs chansons sont belles, tout simplement. Les deux Nord-Finistériennes changent de style comme de mimiques, alternant entre du rap ironique à la Kamini et de la chanson française dans sa plus pure tradition, d'Edith Piaf à Anaïs. C'est souvent émouvant et toujours juste. Si ces deux-là ne percent pas, je me retirerai définitivement de la vie musicale. Ou alors je braillerai à la manière de Marianne James: "Vous avez vraiment des oreilles de merde!"











En conférence de presse, les deux comparses sont fidèles à elles-mêmes: sympas, drôles, déjantées. Extraits.
Maïon: "Je me suis niqué le genou à force de faire la vague" (figure de style acrobatique quand elle s'essaie au hip-hop)
Wenn: "Quand on a un beau cul, faut le montrer! On essaie de ne pas faire un truc super propre, mais de montrer plein de conneries qui font qu'on se fout de votre gueule! Le n'importe quoi, il est possible que si t'as bien bossé avant. Pour construire un morceau, il faut d'abord le faire vachement propre avant de le démolir. Moi, j'écris un truc super cucu, Maïon apporte le côté décalé. A partir du moment où l'on va jusqu'au bout de notre délire, ça passe."
Maïon: "On aime bien passer du rire aux larmes, l'amour-humour. Moi j'adore les couchers de soleil et les dauphins! Et on aime vraiment bien Francis Cabrel toutes les deux."
Wenn: "Y a des trucs, c'est tellement nul que c'est génial. Non, je ne parle pas de Francis Cabrel, mais de la variété en général."
L'accordéoniste: "On les supporte, c'est comme un couple. Des fois, elles sont chiantes, surtout une."
Wenn reconnaît aussitôt: "Parfois je suis quelque peu tyrannique dans le travail. Ca va jusqu'à la cuisson des pâtes. La suite? Pour l'instant, on aimerait que notre spectacle tourne au moins quatre ans. Après, on a déjà des idées... On évolue tout le temps. On a regardé une vidéo des Jeunes Charrues l'été dernier: on gueule comme des vaches. Là, on est au milieu de l'échelle, on a encore plein d'échelons à gravir." Là, je me dois d'interrompre ce débordement de modestie. Certes, elles ont encore plein de marches à escalader en terme de notoriété, mais en terme de qualité scénique, croyez-moi, elles sont rôdées. Là, alors que Maïon a fait allusion à l'hôpital de Carhaix, pour lequel la population et les élus se sont battus car il était menacé de fermeture, je leur demande si, hormis pour cette cause, elles seraient prêtes à s'engager politiquement... Visiblement, c'est une pomme de discorde: si Maïon est super engagée politiquement, Wenn n'en a pas envie. "C'est notre différence qui fait notre richesse", conclut-elle en se marrant.
Wenn: "C'est important de ne pas rentrer dans le moule. Ca serait génial d'arriver où on veut sans passer par les cases obligatoires, comme chez Cauet par exemple."
Un des deux danseurs de hip-hop: "C'est un kiff pour nous. Sur une scène comme ça, on ne peut qu'exprimer notre plaisir."
Maïon: "Ils nous ont appris à bouger notre cul!"



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