Kispasse

Saturday, July 08, 2006

Didier Wampas à l'Elysée

Les punks sont venus en pèlerinage à Bobital, mais par pour visiter sa belle église. BELLE PHOTO DU TELEGRAMMEMon été des festivals s'est réduit comme peau de chagrin depuis que j'ai appris que je n'ai pas de jours de congé. Juste quelques RTT à me mettre sous la dent (merci Martine!). Du coup, il m'a fallu choisir entre les Vieilles Charrues et les Terre-Neuvas. Terrible dilemme. J'ai opté pour Bobital. Plus d'amis motivés, meilleure affiche selon moi, moins de foule et donc plus de facilité pour déambuler et s'approcher des scènes. Pour la première fois depuis 1998, Carhaix devra composer sans moi...
Bobital, charmante bourgade costarmoricaine aux allures de village d'irréductibles Gaulois. 865 habitants l'hiver, environ 40000 pendant les 3 jours du festival. Sa boulangerie et son bar-tabac réalisent probablement la moitié de leur chiffre d'affaires annuel sur ce week-end. Le festival s'appelle Terre-Neuvas en hommage aux marins-pêcheurs qui allaient pêcher la morue du côté de Terre-Neuve. La légende dit qu'ils devaient aller si loin qu'ils auraient découvert l'Amérique avant l'ami Christophe Colomb. Cette fête populaire et traditionnelle s'est progressivement muée en un gigantesque festival de musiques. J'y allais pour la troisième fois consécutive.
Vendredi, on découvre à notre arrivée qu'il n'y a pas assez de places de camping. Pas grave, mes amis Céline et Michaël connaissent une habitante du cru, Vanessa. C'est arrangé: nous camperons dans son verger. Une excellente solution: non seulement nos hôtes sont très sympas, mais en plus nous avons un accès privilégié pour des toilettes et une salle de bain, incommensurable confort pour un festivalier.
Une fois ma "two seconds" jetée, en route pour le site. Je le découvre agrandi (d'où la pénurie de places de camping), il faudra marcher beaucoup d'une scène à l'autre cette année. L'organisation est meilleure que l'année dernière (moins d'attente pour entrer sur le site). Ce sont les Dandy Warhols qui nous accueillent sous la pluie. "En Bretagne, il ne pleut que sur les cons", avancent certains tee-shirts. Dommage, il semblerait que des cons se soient infiltrés sur le site. L'occasion de vérifier la toute-puissance du Dieu football. Quand les rockeurs de Portland rendent hommage aux Bleus entre deux chansons, la pluie cesse. Un signe annonciateur d'une belle victoire française en finale?
Y'avait l'ami Bruno...Le showman Bénabar enchaîne sur la petite scène. Toujours aussi excellent, Bruno! Ses sauts de cabri, limite grand écart, ses petites blagounettes entre deux morceaux et ses chansons bourrées de feintes. Il reprend Habanera de Carmen et fait chanter le public: "Prends garde à toi". Il se moque gentiment de nous parce qu'on ne connaît pas bien les paroles, nous provoque en expliquant que les Parisiens étaient meilleurs, et nous inflige sa "punition" maison en chantant "J'aurais voulu être un artiste". Douce punition... Il joue aussi ses nouvelles chansons, nous offre "Bruxelles", nous convie à "dîner" et nous ramène au temps de "Maritie et Gilbert Carpentier". Il termine en beauté avec son tube "Y a une fille qu'habite chez moi" et la brave "Muriel" à qui il demande toujours de dire oui (une chanson tendancieuse avant le référendum).
Bob Morane est pour la FranceRetour vers la grande scène. Terrain glissant, épaisse couche de gadoue, une sorte de cuvette de Dien Bien Phu pour accueillir Indochine. Ils étaient déjà venus quand le festival était tout petit et qu'ils revenaient sur le devant la scène. Ils ont fait du chemin depuis, les Terre-Neuvas aussi. Ils sont impressionnés par la foule environnante et la folie ambiante. Un grand moment. Les frères Sirkis, sortes de Brian Molko à la française, sont de véritables bêtes de scène. Un bref instant, ils nous font décoller de la gadoue pour nous envoyer sur la lune. Leur duo avec Mélissa Auf Der Maur (ex-bassiste des Smashing Pumpkins, pas présente sur scène mais visible sur les écrans géants) est magnifique. Boeuf de folie avec Didier Wampas sur Harry Poppers, avec des paroles qui semblent écrites par celui qui rêve d'avoir le portefeuille de Manu Chao et de voir Chirac en prison: Faire l'amour en Corée du Nord, Jouer aux indiens sur la glace, Et croire à la lutte des classes. Didier et Nicola, qui n'en loupent pas une, font semblant de faire l'amour sur scène. Indochine quitte la scène... Z'auriez pas oublié quelque chose, les gars? Rappel: une chanson, une seule, celui que tout le monde attend... Et soudain surgit face au vent le vrai héros de tous les temps, Bob Morane contre tout chacal, l'aventurier contre tout guerrier. C'est la vallée infernale et la jungle birmane à Bobital!
C'est un grand soir. Je dirais même plus: la croisée des grands soirs... Blankass est sur la petite scène. Je les avais loupé il y a quelques années alors qu'ils étaient encore anonymes et qu'ils enflammaient la salle des fêtes de Guer. Je ne commettrai pas la même erreur une seconde fois. Les petits gars du Berry nous bichonne. Le chanteur s'amuse d'un "problème de côté": y a un côté qui bouge bien, l'autre qui écoute amorphe. Devinez de quel côté je me trouve...
Didier Wampas est le roi de la terreDu pur délire! Le concert de Didier Wampas est unique. L'expression "joyeux bordel", souvent utilisée abusivement, prend ici tout son sens. Comme d'hab, Didier nous traite de Normands et vient slamer dans le public. Mais il s'adapte aussi merveilleusement aux conditions climatiques... Il fait tout son concert en boxer. Le petit jeu consiste alors pour le public à lui balancer des monceaux de boue. Parfois, la cible est manquée et on déguste... Mais c'est tellement drôle! Didier Wampas devient l'homme le plus crade que je n'ai jamais vu. Et il veut en rajouter une couche: il descend parmi nous et se roule dans la boue, demandant au public d'en faire de même. Je suis aux premières loges, je peux même toucher le phénomène, mais je reste debout, sachant pertinemment que lui retrouvera sa chambre d'hôtel ce soir quand je me jetterai dans ma toile de tente. Il nous traite de "dégonflés", c'est sûr qu'il est gonflé. A bloc. A la fin, il reprend "Où sont les femmes?" en faisant monter sur scène plein de spectatrices. C'est la folie, et certaines s'amusent à lui baisser son froc. Un scoop guenneugueskispasse: Didier Wampas en a une petite... Musicalement, il est fidèle à lui-même... Ses chansons me font marrer, c'est tout ce que je lui demande. Et moi aussi, je rêve de voir Chirac en prison! Et Didier Wampas à l'Elysée?

4 Comments:

  • At 4:21 PM, Anonymous Anonymous said…

    Oh le Bob Morane d'Attanasio

     
  • At 12:02 AM, Anonymous Anonymous said…

    super ton article sur bobital, tu ma fais revivre ce weekend! juste une petite precision sur indochine: tu parles des freres sirkis alors ke stephane est mort il y a 7 ans...

     
  • At 8:59 AM, Anonymous Anonymous said…

    comment oses tu? tu sais que tu viens de faire tomber le mythe en une phrase: didier en a une toute petite... lol je plaisante bien sur!!
    j'ai eu le droit moi aussi à ce douloureux choix, j'ai choisi les vieilles charrues... pour placebo et cali essentiellement, mais aussi pour dionysos, les pixies bien sur, madness, babylon circus, editors, yann tiersen et bien d'autres!! et les wampas c'etait pour un petit concert à hillion, tres sympa aussi!
    enfin voilà, je susi un peu decue de ne pas etre allée à bobital, surtout que j'avais des places gratuites :( mais bon ce sera pour une prochaine fois!!
    bizz
    marie

     
  • At 6:01 AM, Anonymous Anonymous said…

    Salut!
    Retrouve DIDIER WAMPAS en interview belge, juste après son flamboyant concert à Bruxelles cet été!
    Maintenant en ligne ici sur www.sygta.com

    Bonne écoute,
    Lili

     

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